Les dessous de l’initiative de «Women on waves »

Le phénomène de l’avortement illégal qui n’est plus un sujet tabou depuis des années au Maroc. Mais, le sujet est venu occuper ces derniers jours, les devants de la scène, depuis l’annonce par une ONG néerlandaise de vouloir prêter gratuitement ses services d’avortement, au large des côtes nord du royaume.

« Le navire de l’avortement » de l’ONG « Women on waves » devait accoster ce jeudi après-midi pour une semaine au large du port de plaisance Marina Smir, à une vingtaine de Km de Tétouan. Les médecins de l’ONG néerlandaise envisagent d’embarquer des femmes marocaines et de les conduire dans les eaux internationales pour leur faire subir des opérations d’avortement. Sauf que cette opération n’a rien de légal même vis-à-vis du droit international, tant il s’agit d’un acte médical clandestin et illégal.

Sans aborder l’aspect religieux du phénomène de l’avortement illicite, une pratique courante au Maroc comme sous d’autres cieux, le ministère marocain de la santé a réagit en évoquant les dispositions légales en vigueur dans le pays qui interdisent de pareilles interventions sans une autorisation officielle préalable.

D’ailleurs, les observateurs ne voient pas comment, en l’absence d’une autorisation en bonne et due forme, un bateau étranger pourrait-il accoster sur les côtes marocaines et procéder à des opérations d’avortement sur des sujets marocains sans les procédures d’usage.

Le ministère assure en plus, n’avoir jamais été informé de ce projet et n’avoir autorisé aucune partie ou médecin non résident au Maroc, à effectuer cette intervention médicale. L’exercice de la médecine par des médecins étrangers exige une autorisation exceptionnelle et provisoire, précise-t-il dans un communiqué.

Les mêmes observateurs estiment qu’il s’agit d’une opération pratiquement impossible à tous les égards. Il s’agit ni plus ni moins, d’une opération qui a tout l’air d’un acte provocateur derrière lequel, se trouvent des acteurs marocains très connus sur la scène nationale par leur tendance provocatrice.

Si l’ONG néerlandaise a déjà mené de telles actions en Europe, sa démarche est inédite s’agissant d’un pays musulman. « Women on Waves » a organisé ces dernières années, des actions similaires au large de l’Irlande, de la Pologne, du Portugal et de l’Espagne, qui se sont soldées à chaque fois, par de vives protestations de la part de groupes conservateurs opposés à l’avortement.

Pour empêcher une telle aventure, le ministère de la Santé a tout simplement demandé aux autorités compétentes de faire le nécessaire pour veiller à l’application de la loi.

Les opérations d’avortement au Maroc sont généralement interdites par la loi sauf pour les cas exceptionnels,  où la vie de la maman se trouve en danger, d’un viol ou d’une malformation aigue du fœtus.