Mustapha Ramid n’arrive décidément pas à se débarrasser de sa réputation d’homme de controverses. Après les grèves du personnel de la justice qui paralysent les tribunaux, voilà le ministre de la Justice qui se met à dos une bonne partie des parlementaires de la Chambre des Conseillers.
Et pour une rentrée parlementaire, la séance de mardi n’a pas manqué de piment. D’abord un accrochage entre le ministre et Driss Radi, le président du groupe parlementaire de l’UC. Ensuite, entrée en scène de Hakim Benchemass, le président de groupe du PAM, qui a prêté main forte à son collègue de l’opposition. Mohamed Daidaa, le chef du groupe syndical de la FDT ne se fait pas prier pour entrer dans la mêlée. Les uns et les autres dénonçaient l’intervention musclée des forces de l’ordre contre des greffiers en sit-in dans les tribunaux. Le débat dégénère en accusations croisées, forçant Ramid à quitter la séance avant de regagner son siège dans la confusion générale. Le président de la séance, Faouzi Ben Allal a dû mettre fin au débat houleux pour près de deux heures. Plus tard, il dira que « le ministre a eu une attitude indigne de sa personne et du gouvernement. Il n’admet pas les critiques ».
Après le spectacle, les observateurs se demandent ce qu’est devenu l’appel lancé par le souverain, quelques jours plus tôt, exhortant les élus à moraliser et à hisser la pratique parlementaire.