Budget : la bataille s’annonce rude pour Benkirane

La bataille s’annonce rude sur le projet de budget 2013. Et les lendemains de l’Aïd ne vont certainement pas être de tout repos pour le chef du gouvernement. L’opposition a déjà annoncé la couleur aussitôt après la présentation du texte devant le Parlement.

Et ce ne sont pas les sujets controversés qui manquent. A commencer par le Fonds de Cohésion sociale. Si la création de cet instrument de solidarité a été unanimement saluée, par contre la ventilation des charges suscite des oppositions parfois compréhensibles. Les entreprises sont bien sûr mises à contribution. Cela va de 0,5 à 1,5% selon les bénéfices nets réalisés par les sociétés à partir de 20 millions de DH. Pour les personnes physiques, la contribution sera de 3% pour les revenus nets d’impôts situés entre 300.000 et 600.000 DH, et de 5% au-delà. Politiques, opérateurs économiques et même des économistes tirent la sonnette d’alarme sur les risques potentiels de telles mesures sur la compétitivité et l’attractivité des entreprises. Autre sujet qui devrait alimenter l’argumentaire de l’opposition, ce sont les multiples exonérations fiscales reproduites dans le budget 2013. Les promesses de l’islamiste Abdelilah Benkirane de rompre avec l’entrisme exercé par les lobbies de l’immobilier, de l’agriculture…, se sont finalement révélées être de vaines paroles de campagne électorale.

Ces questions et tant d’autres apporteront certainement de l’eau au moulin de l’opposition, dont le contrôle de la deuxième Chambre, celle des Conseillers, lui laisse une marge de manœuvre significative. Assistera-t-on alors à un remake du marathon de 2012, lorsque l’adoption du budget a traîné tout un semestre au grand dam des entreprisses et de l’administration ?