Ce 1er novembre, le chef du gouvernement a sûrement dû bien tourner dans sa tête la célèbre maxime « Dieu gardez-moi de mes amis, mes ennemis je m’en charge ». Car les premières flèches décochées contre le projet de budget 2013 ne sont pas venues de l’opposition comme on pouvait s’y attendre, mais des propres rangs de la majorité dirigée par Benkirane.
Lors de la première séance à la commission parlementaire des finances consacrée au projet de budget, le ton était à l’amertume chez le ministre des finances, Nizar Baraka. Les premiers assauts contre le projet de budget sont venus du parlementaire Abdellah Bouanou. Le président du groupe islamiste du PJD à la Chambre des représentants est aussitôt relayé par son collègue de la majorité, Nouredine Moudian, le chef du groupe parlementaire de l’Istiqlal. L’un et l’autre pointent du doigt l’énorme décalage entre les engagements pris par Abdelilah Benkirane et l’incompréhensible renoncement à ses promesses.
De leur côté, les députés de l’opposition ne se sont pas fait prier. Les mesures controversées ne manquent pas : exit la réforme du régime fiscal et des régimes de retraites devenues pourtant urgentes, exonérations fiscales indues pour certains secteurs, sur-taxation des hauts revenus et des entreprises, au risque de pénaliser la compétitivité de toute l’économie. Autant de critiques qui dévoilent l’écart abyssal entre les promesses électorales faciles et la gestion autrement plus compliquée de la réalité concrète.