Meryem Bensaleh dame le pion à Benkirane

meryem chabatMerym Bensaleh, la présidente de la CGEM n’en finira pas d’étonner son monde. Dans une initiative sans précédent, elle a signé coup sur coup un  pacte social successivement avec l’UMT et l’UGTM, deux des syndicats les plus représentatifs et ce, au nez et à la barbe du chef du gouvernement.
Sous ses airs aimables, Meryem Bensaleh a réussi le tour de force de contourner Abdelilah Benkirane, au moment où le chef du gouvernement peine encore à sortir le dialogue social de l’enlisement. L’échec de la rencontre de vendredi dernier avec les centrales syndicales en offre la parfaite illustration. Paix sociale et préservation de la compétitivité de l’entreprise marocaine sont deux principaux objectifs du pacte social. La dirigeante de l’organisation patronale compte déployer avec les deux syndicats signataires des moyens plus souples comme la médiation et la concertation pour une meilleure gestion des conflits sociaux. Tout cela, en respectant autant que faire se peut le droit de grève, la liberté du travail et la liberté syndicale. L’amélioration des relations sociales et de la compétitivité des entreprises est à ce prix. Les deux partenaires syndicaux de Meryem Bensaleh, le secrétaire général de l’UMT, Miloudi Moukharik, et le secrétaire général de l’UGTM, Hamid Chabat n’ont visiblement pas fait la fine bouche pour tenter l’expérience, surtout en ces temps de crise. Mais s’il fait l’affaire des patrons aussi bien que des chef syndicalistes, le pacte social arrange doublement Hamid Chabat. En signant le document avec Meryem Bensaleh, le turbulent chef de l’Istiqlal, dont le parti est un élément incontournable du gouvernement, s’est fait même un plaisir d’augmenter la pression sur Abdelilah Benkirane. A tel point qu’il supplante même l’opposition par la véritable guérilla qu’il mène conte sa propre majorité.

La dernière flèche décochée contre le cabinet Benkirane, c’est le journal de l’Istiqlal qui s’en est chargé. En gros caractères à la Une de l’édition du 8 janvier, le quotidien de l’Istiqlal L’Opinion qualifie de « douteuse » la solution des aides directes aux ménages les plus démunis ». Pourtant, c’est le projet phare du gouvernement destiné à réformer la caisse de Compensation, devenue un gouffre financier pour les finances publiques.