La face cachée de l’affaire du député Abdessamad Idrissi

abdessamadidrissiLe monde tourne décidément  à l’envers. L’affaire du député islamiste du Parti de la Justice et le Développement (PJD), Abdessamad El Idrissi soulève de nombreuses interrogations aussi bien chez les observateurs étrangers que nationaux. Après s’être interposé le 28 décembre dernier devant le Parlement à Rabat, entre les forces de l’ordre et les diplômés chômeurs qui organisaient une énième manifestation non autorisée, le député islamiste, appuyé par plusieurs parlementaires tant de la majorité que de l’opposition, exige des excuses officielles du gouvernement ! En réalité, estime un professeur universitaire de la faculté de droit de Rabat, c’était bien au contraire, au député El Idrissi de présenter des excuses à ses électeurs, pour avoir commis l’impair d’enfreindre la loi en vigueur en s’acharnant contre les forces de l’ordre qu’il a visiblement insultées avant que ces dernières ne le rudoyent . Faisant mine de défendre  les diplômés chômeurs et leur droit à manifester pacifiquement, alors  qu’ils étaient dans une situation «hors la loi», le député a en réalité déroulé un agenda aux objectifs obscurs . En effet, le groupe des diplômés chômeurs avait non seulement organisé une manifestation de rue non autorisée, mais il s’apprêtait à investir de force, le siège du parlement, ce qui, dans n’importe quel pays au monde, aurait fait l’objet d’une intervention des forces de l’ordre.

Des analystes avertis estiment dans les coulisses, qu’en réalité, le député PJDiste qui a été effectivement violenté par des éléments des forces de l’ordre, ne s’intéressait pas aux revendications des diplômés chômeurs, mais a plutôt sauté sur l’occasion pour mener de manière prématurée sa campagne électorale et occuper les devants de l’actualité nationale. Il a par la même occasion, rendu service à un « trio infernal » composé du chef du gouvernement, Abdleilah Benkirane, du Président du parlement, Karim Gehllab, et du ministre de l’intérieur Mohand Laenser car tous trois cherchent visiblement à se reconstruire une « virginité » politique sur le dos de cette affaire.

Un journaliste français basé à Rabat commente pour sa part, que le député El Idrissi- connu pour être un sympathisant affiché  de la Jamaa Salafiya (association salafiste), dont il a défendu devant la justice des détenus poursuivis pour leur appartenance présumée à des cellules terroristes-  a réussi son coup. Il en avance pour preuves que le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane qui n’est autre que le chef du PJD,  au lieu de remettre à l’ordre son poulain, a pris tout simplement sa défense, se départissent ainsi du devoir de réserve qui lui incombe en tant que patron du gouvernement . Benkirane s’apprêterait en effet, à publier en concertation avec le président de la chambre des représentants, un communiqué dans lequel des excuses officielles devraient être  présentées ce week-end au député islamiste. Une histoire à dormir debout car elle fragilise des forces de l’ordre qui sont par ailleurs sous tension car leur ministre de tutelle, Mohand Laneser, a brillé par son mutisme…

 

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