Une parlementaire française d’origine algérienne, de surcroît, membre du groupe d’amitié parlementaire France-Maroc a soulevé un tollé Dans l’Hexagone.
Une conférence au ton anti-marocain organisée samedi dernier dans l’enceinte du Sénat français, à l’initiative de la sénatrice Leila Aïchi, membre d’Europe Écologie Les Verts, a suscité un sentiment de consternation chez un bon nombre de sénateurs et de personnalités du monde politique et diplomatique en France et ailleurs.
Certain sénateurs estiment qu’une telle initiative est «choquante» et malvenue » et porte un préjudice à la fois à la politique étrangère de la France, engagée dans un conflit armé au Mali et à l’amitié-franco-marocaine.
D’aucuns disent dans les coulisses du Sénat français, que leur collègue Leila Aïchi, aurait été manipulée pour ne pas dire soudoyée, par un lobby diplomatique algérien qui l’a convaincu de parrainer cette conférence.
Les principaux thèmes retenus pour cette rencontre s’articulent autour de la situation des droits de l’homme au Sahara marocain et le procès en cours des 24 mis en cause dans les événements sanglants de Gdim Izik.
Le Sénateur Hervé Marseille, vice-président du groupe sénatorial Union des Démocrates et Indépendants (UDI-UC, centre-droit) reproche à Leila Aichi d’avoir invité à sa conférence, uniquement des activistes connus par leur alignement inconditionnel sur les thèses du Polisario. Il s’est dit « extrêmement choqué » et « stupéfait » de voir que le Sénat français puisse servir de cadre pour une opération de propagande sur les thèses du Polisario et les droits de l’Homme au Sahara Occidental.
Si la sénatrice Aïchi a bien évidemment le droit d’exposer ses convictions, estime de son côté le président du groupe d’amitié France-Maroc, Christian Cambon, « elle aurait dû le faire dans le respect de l’expression d’avis contraires au sien et non pas organiser une manifestation marquée par l’idéologie, qui finira inévitablement en meeting politique ».
Réagissant à la tenue de cette conférence au sein du Sénat, le Collectif Associatif International Almohagir qui regroupe 53 associations en France, a exprimé « sa profonde indignation » face à l’opération de propagande menée samedi par la sénatrice Aïchi en faveur des thèses du Polisario. Le collectif a lancé une pétition pour demander l’exclusion de la sénatrice du groupe d’amitié France-Maroc pour «avoir failli à son devoir de solidarité nationale » et porté « un tort à la politique étrangère française et à l’amitié franco-marocain». Leila Aïchi, estime le collectif, n’a fait qu’offrir au Polisario, une tribune de propagande pour critiquer l’action française et diffamer le Maroc.