Le ministre de l’équipement et du transport, le PJDiste Abdelaziz Rabbah ne peut plus s’enorgueillir d’être le seul à dénoncer les bénéficiaires de l’économie de rente. Après la publication en 2012, de la liste des bénéficiaires des licences et agréments du transport et celle des exploitants de tous les types de carrières (sable et pierres), cette semaine c’était au tour de son collègue de l’Education nationale, Mohamed El Ouafa d’en faire de même. Il s’agit cette fois-ci des fonctionnaires « fantômes» qui seraient au nombre de 568 à continuer à percevoir leurs salaires sans se rendre à leurs postes de travail. Le ministère vient donc de révéler à travers son site web, la liste des noms de ces « déserteurs » d’une autre dimension, en s’appuyant sur la base de données de sa direction des ressources humaines et des services concernés du Département de l’Economie et des Finances.
Le département d’El Ouafa a également menacé dans un communiqué, de geler le versement des salaires à ces fonctionnaires en cas de non-régularisation de leur situation administrative dans un délai d’un mois à partir de la date de publication de ladite liste. Il n’est pas pour autant, allé jusqu’à leur demander de restituer les sommes d’argent encaissés sans les mériter.
Cette mesure, le département d’El Ouafa l’explique par sa volonté d’améliorer et de rationaliser la gestion de ses ressources humaines et en même temps d’informer l’opinion publique nationale et la famille de l’enseignement des résultats de cette opération.
Il y a presque un an de cela, Mohamed Najib Boulif, ministre délégué chargé des Affaires générales et de la Gouvernance, avait fait état d’un effectif de quelques 90.000 « fonctionnaires fantômes » que déplore l’administration marocaine. Ces derniers coûteraient à l’Etat plus de 189 millions de dirhams par mois, soit plus de 2,268 milliards de dirhams par an.
Selon le ministre PJDiste, ces fonctionnaires fictifs constituent 12% de l’effectif global du personnel de la fonction publique. Le phénomène serait imputable, d’après Najib Boulif et un grand nombre de syndicats, à des lobbies politiques et financiers qui continuent à protéger cette catégorie de fonctionnaires.
Le problème avait déjà été soulevé sous le gouvernement de Driss Jettou, lequel avait estimé le nombre de fonctionnaires fantômes dans l’administration publique à près de 80.000 personnes.
En 2010, l’ancien ministre de l’Education nationale, Ahmed Akhchichine, parlait de quelques 1200 fonctionnaires fantômes dans son département.
Un constat alarmant que ni l’actuel gouvernement d’Abdelilah Benkirane ni ses prédécesseurs n’arrivent pas à trouver la solution magique pour l’endiguer complètement, surtout en les temps qui courent, où des milliers de diplômés chômeurs au Maroc sont à la quête d’un emploi et le taux de chômage surtout chez les jeunes demandeurs d’emploi, avoisine les 10 % de la population active.