Le chef du gouvernement tunisien, Elyes Fakhfakh, a annoncé, mercredi, avoir présenté sa démission au chef de l’Etat, Kaïs Saeid, « afin de lui permettre de trouver une issue à l’actuelle crise » politique dans laquelle s’enlise le pays depuis plusieurs semaines, selon un communiqué de la Présidence du gouvernement.
La démission de Elyes Fakhfakh intervient après la réunion tenue, plus tôt dans la journée, entre le président Kaïs Saïed, le président de l’Assemblée des représentants du peuple, l’islamiste Rached Ghannouchi, et le Secrétaire général de l’influente centrale syndicale, l’Union générale tunisienne du travail (UGTT).
La décision de démission a été prise « compte tenu de l’intérêt national et pour épargner au pays plus de difficultés », ainsi que dans le cadre de la nécessité de moraliser la vie publique afin d’éviter les conflits des institutions, selon le communiqué.
Dirigeant depuis février un gouvernement de coalition, Fakhfakh est sous le coup d’une enquête judiciaire pour conflit d’intérêts, accusé depuis fin juin de ne pas avoir cédé la gestion de ses parts dans une entreprise d’assainissement ayant remporté des marchés publics ces derniers mois.
Elyes Fakhfakh accuse le parti islamiste Ennahdha d’avoir instrumentalisé l’affaire des soupçons de conflit d’intérêts l’impliquant afin de servir ses propres intérêts politiques.
Le président Saied a désormais 10 jours pour nommer un nouveau chef de gouvernement, qui aura lui-même un mois afin de convaincre la majorité absolue des députés d’approuver son équipe.