La Mission indépendante d’établissement des faits en Libye (FFML) veillera à ce que tous les auteurs présumés des crimes et violations des droits de l’homme dans ce pays rendent compte de leurs actes dans le respect des strictes normes d’impartialité et d’indépendance, a souligné lundi à Genève, le président de cette mission onusienne, Mohamed Auajjar, promettant « une impunité zéro » pour les responsables de tels actes.
« En créant la FFML, le Conseil des droits de l’Homme (CDH) a envoyé un signal important aux innombrables victimes en Libye que leur sort n’est pas oublié et que la communauté internationale les soutient, dans la quête de justice et de responsabilité. Nous ne pouvons pas les laisser tomber », a affirmé M. Aujjar lors de la mise à jour orale de la Mission devant le Conseil des droits de l’homme.
La Mission est appelée à « établir les faits et les circonstances concernant la situation des droits de l’homme dans toute la Libye, et à collecter et examiner les informations pertinentes, à documenter les violations et abus présumés du droit international des droits de l’homme et du droit international humanitaire par toutes les parties en Libye depuis le début de 2016, y compris toutes les dimensions sexospécifiques de ces violations et abus, afin de garantir que les auteurs de telles violations et atteintes aient à répondre de leurs actes ».
Il s’agit d’un mandat large et offre à la Mission la souplesse nécessaire pour identifier et documenter les allégations de violations et d’abus du droit international des droits de l’homme et du droit international humanitaire qui méritent une attention particulière, a-t-il dit, notant que certaines questions, notamment la violence sexuelle et sexiste, et la situation des migrants, sont devenues des domaines d’intérêt potentiellement importants.
M. Auajjar a fait remarquer que « dans le court laps de temps écoulé depuis le début des travaux de la mission, nous avons déjà rassemblé une quantité importante d’informations pertinentes pour notre mandat à partir de diverses sources qui nous aideront à affiner notre orientation et à définir les priorités d’enquête ».
« Aujourd’hui, alors que nous nous adressons à ce Conseil, certains signes indiquent que les perspectives de paix et de stabilité pour le peuple libyen pourraient être de plus en plus à portée de main », a-t-il dit.
« Nous espérons que nos efforts aboutiront à des résultats concrets en matière de responsabilité ainsi qu’à des améliorations tangibles des droits de l’homme en Libye et, en fin de compte, à un avenir pacifique pour le peuple libyen », a-t-il affirmé.
Outre M. Auajjar, la mission dont les membres ont été nommés par la Haut-Commissaire des droits de l’homme, le 19 août 2020, compte Tracy Robinson (Jamaïque) et Chaloka Beyani (Zambie et Royaume-Uni).