Le chef du gouvernement est attendu ce mercredi au perchoir, avec une opposition une nouvelle fois aux abonnés absents, exacerbant un peu plus le bras de fer qui l’oppose à Abdelilah Benkirane.
En persistant à boycotter la séance mensuelle de Benkirane consacrée à la politique générale du gouvernement, les partis de l’opposition essayent de mettre la tension à son paroxysme entre la Chambre des représentants et le chef du gouvernement. Ce dernier feint d’ignorer les exigences des partis de l’opposition sur le partage du temps de parole. En même temps, il continue de vouloir transformer son passage mensuel devant les deux Chambres du Parlement en monologue, voire en discours de pré-campagne électorale. L’attitude des groupes parlementaires de l’opposition qui boycottent pour la deuxième fois consécutive la prestation mensuelle du chef du gouvernement devant la Chambre des représentants, est peut être justifiée politiquement. Les groupes parlementaires de l’USFP, RNI, PAM et UC estiment en effet qu’à travers ses longues tirades, Abdelilah Benkirane essaye de leur faire passer des vessies pour des lanternes. Surtout que le chef du gouvernement supporte mal les critiques de l’opposition sur la paralysie de l’exécutif face à la crise. Et, surtout, son incapacité à mettre en route le programme du gouvernement et les réformes promises.
On le voit, les griefs des uns et des autres ne manquent pas. Toutefois, outre le caractère improductif de ce raidissement réciproque, cette manière d’agir comporte des risques, à commencer par celui de transposer au Parlement la crise manifeste qui paralyse actuellement la majorité.