Pourquoi le général Chengriha a retiré à Brahim Ghali l’affaire Guergarat

Contrairement à ce qui est diffusé par les médias algériens, ce n’est pas le polisario et son chef Brahim Ghali qui sont derrière l’escalade de la tension au point de passage maroco-mauritanien de Guergarat, mais bien le général Said Chengriha, le chef d’état-major de l’armée algérienne.

Insatisfait des résultats des précédentes tentatives de blocage du passage de Guergarate, supervisées par Brahim Ghali et ses lieutenants, le général Chengriha a décidé de prendre les choses en main personnellement.

Dans l’immédiat, l’objectif que le général Changriha nourrit avec le président Tebboune, est d’accroître la pression pour infléchir la position du Conseil de sécurité qui s’apprête à voter une nouvelle résolution sur la question du Sahara, à la fin du mois.

Cette option comporte le risque d’un bras de fer prolongé avec la Minurso, dont le chef note constamment les violations de l’accord de cessez-le-feu par le polisario, provoquant une mise en garde du secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres.

A plus long terme, les généraux algériens pensent sérieusement à faire en sorte que Guergarate ne soit qu’un élément d’un plan plus large destiné à créer un état de tension permanente au Sahara.

Là aussi, les frictions avec l’ONU sont inévitables, surtout avec la détermination du Conseil de sécurité à poursuivre le processus politique au Sahara dans le format des tables rondes de Genève.

L’ex-envoyé spécial du SG de l’ONU pour le Sahara, Hörst Köhler, avait en effet réussi à réunir les protagonistes de la question du Sahara: Maroc, Algérie, Mauritanie et polisario à deux reprises, fin 2018 et début 2019.