TVA : l’augmentation tous azimuts ne fait pas recette

TVA-augmentationC’était prévu, le gouvernement a été obligé de renoncer à l’augmentation de la TVA sur plusieurs produits de large consommation. La montée au créneau de l’opposition contre plusieurs dispositions du PLF 2014 a amené l’exécutif à revenir sur l’imposition accrue de produits tels que les conserves de sardines, le riz, etc.
D’autres amendements ont été introduits au texte initial par les députés de la majorité ou de l’opposition. Ils proposent en particulier de revoir les subventions publiques aux familles locataires à faible revenu. Des aides de 400 DH qui devraient être financées à partir d’une nouvelle taxe sur le revenu des bailleurs. Le transport aérien pourrait également être appelé à la rescousse, à travers une taxe de 100 DH qui touchera les passagers au départ du Maroc voyageant en classe économique. Pour les plus aisés qu préfèrent s’offrir les classes business ou plus, ils devraient s’acquitter de 400 DH. Les recettes serviront à alimenter le Fonds de cohésion nationale (FCN), mais aussi la promotion du tourisme. Une nouvelle taxe devrait aussi être appliquée aux voitures de luxe, plus précisément à la première immatriculation dans cette catégorie. Le taux n’a pas encore été fixé, mais il devrait également alimenter le FCN.
Pourtant, il n’y pas que les préoccupations sociales qui sont à l’agenda des parlementaires. Les intérêts du patronat sont  également présents dans les débats sur le projet de Loi de Finances 2014. La CGEM avait vivement critiqué le texte présenté par le gouvernement Benkirane, le jugeant incapable d’impulser l’économie, ni la croissance ou la compétitivité des entreprises. Pour la Confédération patronale, la multiplication des taxes risque de pénaliser durablement la production industrielle locale, en favorisant les importations. Et sur ce point, la CGEM dispose au sein du gouvernement d’un fervent défenseur des entreprises nationales. Moulay Hafid Elalami, le ministre de l’industrie et de l’investissement est d’autant plus sensible aux préoccupations des opérateurs économiques qu’il est lui-même à la tête d’un groupe dont les activités s’étendent à plusieurs secteurs. D’ailleurs, la présidente de la CGEM Meriem Bensaleh est parue rassurée sur les intentions de  l’exécutif après sa rencontre de mercredi avec le ministre.