L’annonce de l’entrée de la CMR dans une phase déficitaire à partir de janvier prochain, relance le débat sur un sujet brûlant dont la solution est imprudemment reportée depuis des années, mais que l’actuel gouvernement ne peut éluder au risque d’enfoncer davantage le système des retraites dans son ensemble.
L’exécutif a, certes, listé la réforme des caisses de retraite en tête de ses priorités aux côtés de la réforme de la caisse de Compensation et de la fiscalité. Mais le retard pris dans l’application de la réforme devient risqué. Si rien n’est fait, le RCAR à son tour enregistrera ses premiers déficits dès 2021 et la CNSS en 2026. L’alerte a été donnée encore une fois le 21 novembre dernier par les dirigeants des quatre caisses de retraites : CNSS, CMR, RCAR et CIMR. Plus la réforme tarde à intervenir, plus la situation des régimes s’aggravera et fragilisera ainsi les prestations pour les futurs retraités, préviennent-ils.
Les axes de la réforme sont connus. Le recul de l’âge de départ à la retraite est incontournable, il est désormais adopté ou prôné partout dans le monde. La révision de l’âge du départ à la retraite envisagée devrait être de 5 ans et serait étalée sur 10 ans. Quant au montant de la retraite, il devrait désormais être calculé sur la base de la moyenne des salaires perçus au cours des 10 dernières années et non plus sur le dernier salaire. A cela s’ajoute la création de deux pôles pour les régimes de retraite, public et privé, en plus de l’introduction de régimes complémentaires. L’intégration des travailleurs non salariés dans le système devrait contribuer considérablement à la solution.
Mais si les grandes lignes de la réforme sont connues et ont été tournées et retournées sous tous les angles, il reste à passer aux actes. Et c’est là où le bât blesse, car si le gouvernement promet de présenter ses propositions dans les semaines à venir, l’accord des syndicats est loin d’être acquis.