Le Mouvement populaire (MP) menace de quitter le gouvernement Benkirane au cas où il se sent marginalisé dans la prise des grandes décisions concernant le pays.
Le secrétaire général du MP, Mohand Laenser est sorti de ses gonds en brandissant de nouveau la menace du retrait de son parti de l’actuelle coalition gouvernementale conduite par Abdelilah Benkirane, chef du Parti Justice et Développement (PJD).
Dans son rapport politique qu’il présentait samedi à Salé, lors de la session ordinaire du conseil national du MP, Laenser a mis en garde ses alliés surtout ceux du PJD (majoritaire) et à leur tête le chef du gouvernement Benkirane, contre les décisions prises unilatéralement ou impopulaires.
L’approche des nouvelles échéances électorales, estime un analyste politique à Rabat, fait vibrer les chefs des partis politiques aussi bien ceux de la majorité que ceux de l’opposition.
Le mouvement populaire qui vient d’être secoué par deux scandales internes et qui risquent de lui faire perdre deux portefeuilles ministériels, ajoute l’analyste, tente de se repositionner dans les rangs de la majorité.
L’image de marque du parti berbériste a été en effet, sérieusement souillée par les révélations explosives du haraki Mohamed Moubdie, ministre délégué chargé de la Fonction publique et de la modernisation de l’administration sur l’affaire « Rubygate », un scandale sexuel impliquant l’ancien chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi avec la jeune fille marocaine, Karima El Mahroug, supposée encore mineure au moment des faits.
L’autre scandale concerne un autre membre du MP, l’actuel ministre délégué de l’Education nationale, Abdeladim Guerrouj qui aurait réglé aux frais de l’Etat, une facture de 33.735 DH de chocolat livré à son épouse dans une clinique, et ce juste avant la passation des pouvoirs avec Moubdie.
Faisant allusion à ces deux scandales, le chef du parti de l’épie exige dans son rapport, que les différends internes soient débattus et réglés au sein de la majorité au lieu d’être étalés au grand public.
Ce n’est pas la première fois que les dirigeants du Mouvement Populaire font brandir la menace de se retirer du gouvernement. Mais, il s’agit probablement, d’une manière pour eux d’affirmer leur poids et leur présence en tant qu’alliés et non en tant que de simples figurants.