L’avertissement adressé au gouvernement par trois syndicats parmi les plus représentatifs n’est pas passé inaperçu. Le ton ferme employé par les dirigeants de l’UMT, la CDT et la FDT laisse craindre une escalade.
Un mois après le mémorandum adressé à Benkirane, les chefs syndicalistes Moukharik, Amaoui et Azzouzi laissent éclater leur colère. En l’absence d’un dialogue sérieux avec l’exécutif pour l’amélioration des conditions sociales des travailleurs et employés, les trois syndicats menacent de passer à la vitesse supérieure. Le terme grève nationale n’a pas été utilisé dans leur communiqué conjoint, mais les trois syndicats n’en agitent pas moins la menace, presque à demi-mot. Accusé de tergiversations, le gouvernement Benkirane est rendu directement responsable des « futures tensions sociales ». Le seul moyen d’éviter une escalade, c’est l’ouverture « urgente » de négociations devant aboutir à des accords collectifs, fulmine le communiqué. Le court ultimatum donné au Chef du Gouvernement, « d’ici fin mars », renseigne sur la détermination des trois syndicats. Leur fermeté pourrait décupler si les trois centrales qui se sont constituées en coalition recevaient l’appui du syndicat Istiqlalien de l’UGTM.