Le Maroc qui est déjà confronté au trafic du cannabis, est-il devenu une plaque tournante des drogues dures et des substances psychotropes ?
C’est la question qui taraude les esprits de nombreux observateurs et spécialistes du narcotrafic, au lendemain de la saisie record de 75 kg de cocaïne, mardi soir, à l’aéroport Mohammed V de Casablanca, en provenance d’un pays d’Amérique Latine.
Les agents de police du district de l’aéroport ont également arrêté les convoyeurs de la marchandise, deux ressortissants subsahariens qui venaient d’un pays d’Amérique Latine. La drogue était soigneusement dissimulée dans leurs bagages, a déclaré le chef de la police judiciaire de l’aéroport, Abdelhadi Siba, précisant que les dealers ont utilisé des épices pour camoufler l’odeur de la drogue enfouies dans leurs bagages.
Les enquêteurs ont pu aussi identifier les supposés fournisseurs latino-américains des deux trafiquants et d’autres complices, ajoute la même source.
Les officiers des brigades antidrogues s’inquiètent un peu plus du fait qu’il s’agit de la cinquième saisie de drogue dure opérée en moins de deux semaines, avec un cumul de 22 kg de cocaïne saisie dans le même aéroport casablancais.
Au courant de la même semaine, les brigades des stupéfiants de Casablanca Anfa ont neutralisé un ressortissant algérien circulant à bord d’un 4X4 immatriculé en France, en possession de 10.662 comprimés psychotropes (Rivotril et Valium).
Il s’agit aussi de la plus grande saisie de psychotropes à Casablanca depuis début 2014. En février dernier, six présumés revendeurs de psychotropes, dont des fournisseurs, avaient été arrêtés en possession de 4.330 comprimés psychotropes.
En 2013, les brigades marocaines antistupéfiants ont saisi 100 tonnes de résine de cannabis, 219 tonnes d’herbes de cannabis, 14 kg de Cocaïne, 3 kg d’héroïne et plus de 450.000 comprimés psychotropes, dont 119.600 à Casablanca. Le plus gros de ces substances psychotropes provient de l’Algérie, alors que la drogue dure (cocaïne, héroïne) provient d’Amérique latine souvent en transitant par des pays subsahariens pour parvenir aux marchés européens, comme destination finale.
Le Maroc qui livre une guerre sans merci au trafic et à la culture du cannabis, prend l’allure ces dernières années, d’un marché de transit mais aussi de destination des réseaux internationaux du trafic de drogues dures.
Pour limiter un peu la casse, les services de sécurité aéroportuaires ont reçu de fermes instructions pour élever le niveau de contrôle au niveau de tous les aéroports du pays. Tout passager en provenance des pays d’Amérique latine, même en transit, sera désormais soumis systématiquement à une fouille minutieuse.