Trois principaux syndicats, l’UMT, la CDT et la FDT ont décidé d’organiser une marche le 6 avril à Casablanca,pour protester contre ce qu’ils considèrent être des tergiversations du gouvernement sur les revendications syndicales.
En programmant la marche de protestation avant le 1er mai, les trois syndicats envoient visiblement un double message : la volonté des trois centrales syndicales de ne pas diluer leur colère dans les traditionnels défilés de la fête du travail d’une part, et de l’autre, la lassitude des syndicalistes qui doutent de plus en plus de la volonté de dialogue du Chef du gouvernement. Les trois syndicats dénoncent la détérioration continue du pouvoir d’achat des travailleurs avec, en face, le « blocage » du dialogue social et l’atermoiement de l’exécutif sur les revendications des travailleurs et des employés. La décision d’organiser une marche le 6 avril intervient quelques semaines après le mémorandum adressé en février dernier par les trois syndicats à Benkirane. Il y a deux semaines encore, les chefs syndicalistes Moukharik, Amaoui et Azzouzi avaient appelé le chef de l’exécutif à l’ouverture « urgente » d’un dialogue. Les centrales syndicales exigent la revalorisation des salaires, la généralisation de la couverture sociale, la protection des acquis sociaux des travailleurs, etc.
Pour sa part, le gouvernement sans décréter ouvertement l’échec du dialogue social, fait endosser aux syndicats la responsabilité de l’impasse. Les profonds clivages sur l’augmentation des salaires, la réforme des caisses de retraite et de la caisse de compensation sont le point d’achoppement des discussions entre les deux parties. Il est vrai que la réforme des retraites telle que proposée par le cabinet Benkirane se traduirait par un allongement de l’âge de départ à la retraite à 65 ans, couplée à une baisse des montants des pensions. Une perspective pour le moins décourageante aux yeux des futurs retraités.