Médecine/Cliniques: La libéralisation qui fait polémique

cliniquesAprès plus d’un an de gestation et de contestations du côté des médecins, le fameux projet de loi qui va ouvrir le capital des cliniques aux investisseurs privés,  a franchi une nouvelle étape sur la voie de son adoption.
Le projet de loi n°131-13 relatif à l’exercice de la médecine qui a été déjà validé par le Secrétariat général du gouvernement, a débarqué ce jeudi au Conseil de Gouvernement qui va certainement l’approuver à la demande du ministre de la santé, El Houssaine Louardi avant d’être expédié à l’hémicycle pour son approbation finale par les deux chambres du parlement.
Une fois approuvé, le projet de loi devrait ouvrir le capital des cliniques aux investisseurs privés même s’ils ne sont pas des médecins et hommes de la profession.
Avant même son entrée en vigueur, la nouvelle loi a suscité la colère non seulement de la plupart des médecins surtout ceux propriétaires ou actionnaires des cliniques, mais également de certains syndicalistes et parlementaires, dont ceux du parti de la lampe de Benkirane.
Ces deniers craignent de voir les cliniques privées, une fois libéralisées, attirer davantage de médecins et d’infirmiers travaillant actuellement dans les hôpitaux et dispensaires de la santé publique qui souffrent déjà d’un manque accru au niveau des ressources humaines.
D’ailleurs, des députés membres du groupe parlementaire du PJD à la Chambre des Représentants ont demandé l’avis du Conseil Economique et Social de Nizar Baraka, pour évaluer les retombées négatives d’un tel dispositif sur la santé publique avant son approbation.
Le projet de Louardi est vivement rejeté par les médecins des cliniques privées. Le président du Syndicat national des médecins du secteur libéral (SNMSL), Mohamed Naciri Bennani, n’a pas hésité à s’interroger sur l’insistance du gouvernement à faire passer un tel projet de texte malgré l’opposition des syndicats professionnels et de la société civile et en dépit de toutes les études qui ont souligné l’échec de cette expérience dans d’autres pays. Son adoption, a-t-il insisté, serait préjudiciable à la santé du citoyen.
Dans tous les cas, le ministre progressiste est résolu à mener à bon port son projet, même si ses détracteurs ne semblent pas prêts non plus, à se laisser faire.