Les marches et manifestations de soutien au projet de la nouvelle constitution ont rassemblé ce dimanche près d’un million de personnes dans la plupart des villes du Maroc, avec en tête la ville de Casablanca. Invité surprise : la zaouïa boutchichiya, une importante confrérie dirigée par le cheikh Hamza, chef spirituel de la Tariqat. La confrérie, qui participe pour la première fois à une manifestation politique, fait une entrée des plus remarquées dans les rangs des partisans du oui. Ils étaient plusieurs dizaines de milliers de sympathisants du cheikh Hamza, à marcher dans rues de Casablanca, appelant à voter en faveur du projet constitutionnel. Selon le porte parole de la zaouïa, Lahcen Sbai Idrissi, «Nous ne sommes pas un parti politique, mais il y a une dynamique politique régionale et notre jeunesse veut l’accompagner pacifiquement pour soutenir le projet royal. Notre mobilisation aujourd’hui n’est pas contre le Mouvement du 20 février. Nous voulons participer pacifiquement à un projet important ». Pour certains observateurs, la mobilisation des boutchichiyines est un moyen de monter que le roi, qui demeure commandeur des croyants, dispose d’une base religieuse conséquente. Et que tout comme Justice et Bienfaisance, l’état peut s’appuyer sur un important mouvement religieux à même de fédérer plusieurs milliers de personnes. Par ailleurs, les manifestants ont également compté parmi leurs rangs, des représentants des partis politiques, qui appellent à des rassemblements massifs, des associations de la société civile, des organisations syndicales ou encore des rassemblements de juifs marocains, etc. A croire que le oui est entrain de l’emporter, ou du moins dans la rue, à l’heure où la contestation semble s’essouffler. Face aux rassemblements massifs des pro-constitution, les anti- constitution ont de plus en plus de mal à faire entendre leur voix. Pour certains, les jeux sont quasi faits, et ce n’est plus qu’une question de temps, pour que la victoire du « oui » au référendum soit rendue officielle. A l’instar du porte parole du gouvernement, Khalid Naciri « Nous sommes tellement confiants dans l’appui de la majorité de la population au projet de constitution (que) ce ne sont pas quelques voix dissonantes qui nous déstabiliseront ». Cela dit, à l’excès d’optimisme, la prudence. Car, bien que tous les éléments semblent, a priori, converger vers un oui, de gros doutes, relatifs au taux de participation, subsistent encore.
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