Le PJD et le PAM qui ont longtemps surfé sur les accrochages et accusations verbaux, couplés de prises de bec, donnent aujourd’hui, toute l’impression d’avoir enterré leur hache de guerre en prévision des prochaines échéances électorales de juin 2015.
En moins d’une semaine, les secrétaires généraux du PJD, Abdelilalh Benkirane et du PAM, Mustapha Bakoury, se sont rencontrés à deux reprises en face-à-face.
Une première fois lors de la réunion de concertation tenue par le chef du gouvernement avec les partis de la majorité et de l’opposition autour des prochaines élections, et une seconde fois l’occasion du 12ème congrès du Mouvement populaire (MP) ce week-end à Rabat, où les deux adversaires se sont permis un chaleureux échange poignée de main.
Benkirane a même pris place à la tribune officielle juste à côté de Bakoury, un geste qui a été interprété par un cadre du PJD, comme étant un signe d’apaisement qu’on n’a pas vu depuis la nomination de Benkirane à la tête de l’actuel gouvernement au lendemain des législatives de novembre 2011.
Mohand Laenser, candidat unique à sa succession, a été réélu par une majorité écrasante de 1961 voix sur un total de 2.123 voix exprimées.
Dans son speech devant les 2500 congressistes et les invités du MP, outre Bakoury et Benkirane, Salaheddine Mezouar, SG du RNI, Hamid Chabat, SG de l’Istiqlal et Habib El Malki au nom de l’USFP, Lanser a sorti son artillerie lourde en livrant à l’assistance une vision très critique sur les « modestes » prestations des ministres de la majorité.
Si le chef du parti de la lampe a jeté des fleurs aux Harakis, affirmant notamment que le PJD et le MP ont les « mêmes gênes », Lanser ne s’est pas ménagé à mettre à nu les failles de l’actuelle coalition gouvernementale conduite par Benkirane.
Il a reproché à ses alliés la lenteur des réformes et la lourdeur administrative qui n’évoluent pas au rythme escompté au moment où le citoyen commence à perdre patience. Il a de même déploré la persistance de la corruption, la perte de confiance des citoyens en la justice, l’approfondissement des disparités sociales, la hausse du taux de chômage chez les jeunes et la propagation de la pauvreté et des signes de la précarité dans les zones rurales et périurbaines. Des critiques qui n’étaient pas pour plaire à Benkirane, mais Laenser a tenu, campagne électorale oblige, à les cracher toutes crues devant ses alliés.