La tension devrait monter d’un cran entre la majorité et l’opposition à l’approche de la rentrée politique.
De difficiles tractations sont déjà engagées par les deux camps à l’hémicycle autour de l’opportunité de tenir ou non, une session parlementaire extraordinaire le 15 septembre pour l’adoption d’au moins textes de loi en instance.
Pour le Parti de la justice et du développement (PJD) et ses trois alliés dans le gouvernement Benkirane, il s’agit d’adopter en urgence une nouvelle loi organique de finances (LOF) avant le démarrage au Parlement, du débat sur le projet de budget 2015. « La nouvelle LOF a été adoptée par la chambre des représentants et est en instance de vote à la deuxième chambre » où les partis de la coalition gouvernementale sont minoritaires. Il s’agit aussi des projets de loi relatifs aux établissements de crédit et organismes assimilés (banques islamiques) et aux partenariats public-privé.
Pour les députés du PJD, il n’est plus question de préparer le projet de loi de finances sur la base d’une LOF qui date de 1998. Le très controversé député PJD, Abdelaziz Aftati soutient dans ce sens, qu’il est aujourd’hui hors de question que la future loi de Finances 2015 soit élaborée sur la base d’un LOF héritée de l’ancienne Constitution.
Si le PJD soutenu par ses trois alliés à la première Chambre évoque le caractère prioritaire des textes de lois inscrits à l’ordre du jour de la session extraordinaire, l’opposition menée notamment par le PAM (Parti authenticité et modernité) voit la chose autrement.
Le gouvernement retarde sciemment certains projets de loi pour les faire passer en douceur dans le cadre d’une session extraordinaire, affirme Milouda Hazib, présidente du groupe parlementaire du PAM à la Chambre des représentants. Etant minoritaire à la chambre des Conseillers, la majorité, précise-t-elle, veut profiter de l’absence estivale de la majorité des Conseillers, esquivant du coup, un débat qui lui serait inéluctablement défavorable à la deuxième chambre.
Nonobstant la divergence des points de vue et des positions des uns et des autres, il semble que la majorité va mettre à profit l’avantage offert par la Constitution au chef du gouvernement de pouvoir, en l’absence d’un consensus, convoquer par décret, une session extraordinaire et faire valider les trois textes de loi.