Grève : les syndicats n’impressionnent pas Benkirane

La grogne sociale contre le gouvernement ne faiblit pas, la hausse des prix des carburants induite par la réduction de la compensation et le projet de réforme des retraites en sont les principales causes, mais la contestation reste plombée par la division des syndicats.

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Même si l’USFP et l’Istiqlal menacent de coordonner plus efficacement l’action politique de l’opposition contre l’exécutif, les centrales syndicales n’arrivent toujours par à surmonter leurs dissensions. D’ailleurs, le gouvernement ne s’inquiète pas outre mesure de l’appel à la grève générale, lancé par la FDT dans la fonction publique. La Fédération démocratique du travail, proche du parti de la rose, est en effet tiraillée entre l’aile d’Abdelhamid Fatihi et celle d’Abderrahmane Azzouzi. Aucun des deux rivaux ne reconnaît l’autorité de l’autre. Même si le premier, à l’origine de l’appel à la grève, semble avoir les faveurs de la direction du parti socialiste contre Azzouzi.

L’appel à la grève générale dans la fonction publique a été décidé, essentiellement, en réaction à la décision du gouvernement de reporter jusqu’à la fin de l’année scolaire, le départ à la retraite des fonctionnaires de l’enseignement qui atteignent l’âge de 60 ans. Le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane avait justifié cette décision par le souci de ne pas créer de vide en cours d’année scolaire.

Mais le contesté secrétaire général de la FDT ne l’entend pas de cette oreille. Considérant que l’exécutif avait pris une « décision très grave », Abdelhamid Fatihi a pris les devants, prenant de vitesse son rival Azzouzi, qui se montre peu enclin à suivre l’appel à la grève. En tout cas, Fatihi semble avoir cédé à la surenchère en  appelant à la grève sans en avoir préalablement fixé la date. Une hâte que le dirigeant syndicaliste explique par son espoir de voir les principales centrales syndicales rallier le mouvement de débrayage.

Mais à part l’UGTM, ni la CDT, ni l’UMT n’ont réagi jusqu’à présent, au moment où le gouvernement doit se délecter de ce fractionnement politique et syndical.