Sahara: Irritée par le soutien de Madrid au plan d’autonomie, l’Algérie suspend ses relations avec l’Espagne

Après la déclaration du président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, mercredi devant le Congrès, dans laquelle il a renouvelé le soutien au plan marocain d’autonomie au Sahara, le sang n’a fait qu’un tour dans la tête du général Chengriha et du président algérien Tebboune, qui fous de rage, ont aussitôt décidé de suspendre « immédiatement » le Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération conclu le 8 octobre 2002 entre l’Algérie et l’Espagne.

Il est vrai que Pedro Sanchez n’y est pas allé par quatre chemins, estimant que le soutien de l’Espagne à l’initiative d’autonomie au Sahara s’inscrit dans une « vision d’Etat pour apporter la stabilité à l’ensemble de la région », ce qui n’a fait que redoubler l’irritation du duo à la tête de la junte au pouvoir en Algérie.

Pedro Sanchez a également assuré que le soutien de Madrid à l’initiative marocaine d’autonomie pour le Sahara répond à une dynamique internationale en faveur de l’approche adoptée par le Maroc.

« L’Espagne doit avoir une vision d’État et apporter la stabilité à la région. (…) la position prise par le gouvernement est la meilleure pour enclencher le dialogue et régler ce conflit de longue date », a insisté le président du gouvernement espagnol devant les députés du Congrès.

« La position de l’Espagne est conforme à celle de nos partenaires européens et de nombreux autres pays », a fait observer le chef de l’exécutif espagnol, rappelant que « la France soutient la proposition du Maroc depuis des années, et d’autres pays importants comme l’Allemagne, les États-Unis et les Pays-Bas s’y rallient ».

La Commission européenne et le chef de la politique étrangère de l’UE ont également exprimé leur soutien à la proposition marocaine, a-t-il assuré.

« Après tant de décennies de conflit, de nombreux pays reconnaissent que l’autonomie est la proposition la plus réaliste », a fait valoir M. Sanchez, précisant que l’Espagne ne veut pas être un « simple spectateur » vis-à-vis du conflit du Sahara.

« L’Espagne a un intérêt particulier dans la solution de ce conflit qui ne peut plus être l’objet d’un attentisme sans fin, surtout dans le contexte géopolitique actuel », a insisté le président du gouvernement espagnol, mettant l’accent sur l’impératif de résoudre ce différend dans le cadre de l’ONU.

« Nous devons comprendre après 46 ans qu’il est nécessaire de faire évoluer nos positions et de privilégier un cadre de dialogue pour une solution concertée », a-t-il conclu.