Hamid Chabat accusé du vol d’une toile

Le patron du parti de l’Istiqlal, Hamid Chabat risque d’être traîné à nouveau devant la justice.

chabat-toile-volUne association de lutte contre la corruption basée à Tétouan, accuse le trublion leader istiqlalien de «vol et abus de confiance» suite au déplacement de Tétouan à Rabat, d’un tableau estimé à 7 millions de dirhams.

Suite à une plainte déposée au nom de l’Association, le 10 novembre par l’avocat Isaac Charia, du barreau de Rabat, le procureur du roi près la Cour d’appel de Rabat, a ordonné l’ouverture d’une enquête sur cette affaire dans laquelle est également accusé l’inspecteur provincial du parti à Tétouan, Mohamed Salhi.

«Mon client a déposé une plainte contre Hamid Chabat et Mohamed Salhi, suspectés d’avoir volé ce tableau qui se trouvait dans la section locale du parti de l’Istiqlal» à Tétouan, a déclaré Me Isaac Charia.

La toile en question réalisée en 1935 par le peintre orientaliste espagnol, Mariano Bertuchi (1884-1955), est un portrait du résistant Abdesslam Bennouna, membre fondateur du Parti national de la réforme qui a ensuite fusionné avec le parti de l’Istiqlal.

Cette œuvre a été commandée au peintre Bertuchi par l’Association de l’étudiant avant de l’offrir à la famille Bennouna qui, à son tour, en avait fait don à la section du parti de l’Istiqlal à Tétouan.

Le tableau qui mystérieusement disparu des locaux de la section du PI à Tétouan, a été retrouvée accrochée dans le bureau de Chabat au siège central du PI à Rabat, aux côtés qu’une autre toile du peintre marocain, Mohamed Serghini, datant de 1957 et commémorant la visite de Feu Mohammed V à Tétouan, et qui aurait subi le même sort que l’œuvre de Bertuchi.

L’avocat de l’association affirme que «cette œuvre surnommée la Joconde marocaine était mieux conservée à Tétouan et, en plus, elle faisait la fierté des Tétouanais dans la mesure où c’était le portrait d’un résistant du mouvement national de la région contre les colons espagnols».

Pour le maire de Fès «le tableau est un patrimoine du PI et nul n’a le droit de se mêler de cette affaire tant que l’œuvre est toujours entre les murs des locaux du parti», affirmant que la plainte de l’association est «infondée» et «sent le complot à mille lieues».
Mais l’avocat Isaac Charia soutient que la place naturelle de La Joconde marocaine est au Musée des arts contemporains de Tétouan et non dans le QG du PI.