Le feuilleton du kick-boxeur franco-marocain, Zakaria Moumni avec la justice marocaine n’est pas encore clos.
Les autorités marocaines ont annoncé vendredi 27 février, avoir assigné Moumni, en justice à Paris, pour des déclarations «diffamatoires» faites à l’endroit de personnalités et d’institutions marocaines.
Le début de ce feuilleton remonte au mois de février 2014, lorsque Zakaria Moumni avait porté plainte pour « torture » et « complicité de torture », contre des responsables marocains, dont le patron de la Direction générale de la surveillance du territoire (DST), Abdellatif Hammouchi.
Suite à cette plainte, sept policiers français ont débarqué manu-militari à la résidence de l’ambassadeur du Maroc à Neuilly, pour remettre une convocation de justice à Hammouchi qui avait déjà quitté le territoire français.
Profitant de la manifestation du 11 janvier contre le terrorisme et pour la liberté d’expression, Moumni est revenu à la charge, pour dénoncer sur les deux chaînes de TV françaises « i-Télé » et « BFMTV », la présence d’officiels marocains à cet événement, estimant qu’ils n’y avaient « pas leur place ». Il réaffirme à nouveau, avoir été « enlevé, séquestré, et torturé » au Maroc, sur ordre des responsables des services de sécurité marocains.
La riposte marocaine ne s’est pas fait attendre. Dans un communiqué, l’ambassade du Maroc à Paris, déclare que suite à ces propos « mettant gravement en cause les autorités marocaines, le Royaume du Maroc a fait citer l’intéressé devant la 17ème chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris ».
Selon la même source, une audience est fixée par cette juridiction pour le 20 mars prochain, afin d’examiner la plaine marocaine.
Moumni et l’autre plaignant, Adil Lamtalsi font l’objet depuis janvier, d’un mandat d’arrêt international et sont appelés à comparaitre devant le tribunal de première instance de Rabat. Moumni avait bénéficié d’une grâce royale en février 2012, mais Adil Lamtalsi, lui aussi franco-marocain, avait été condamné par la justice marocaine à dix ans de prison pour trafic de drogue avant d’être transféré en France en mai 2013.
Ils sont poursuivis par la justice marocaine, pour « dénonciations calomnieuses », « outrage à un corps constitué » et « diffamation publique », au même titre que l’Association française Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT) qui est partie civile dans les deux procès en cours.
Avec la reprise de la coopération judiciaire entre la France et le Maroc, Zakaria Moumni risque fort d’être extradé au Maroc, où il sera jugé pour les faits qui lui sont reprochés.