Une enveloppe budgétaire de 10 milliards de dirhams est retenue dans le cadre du montage financier qui est fin prêt, pour la mise œuvre progressive du chantier de la régionalisation.
Ce budget qui s’étale sur cinq ans (2016-2021), « servira à mieux accompagner la mise en place du chantier de la régionalisation, dans son volet de gestion administrative », a déclaré le ministre délégué à l’Intérieur, Cherki Draiss, mercredi devant la Commission de l’intérieur, des collectivités territoriales, de l’habitat et la politique de la ville à la Chambre des Représentants.
Si ce projet fait grosso-modo l’unanimité au sein des partis de la majorité, il en est autrement dans le camp de l’opposition où certains partis politiques se plaignent de n’avoir été que partiellement associés à sa discussion et à sa préparation.
Dans son plaidoyer devant la Commission parlementaire, Draiss a tenu à rappeler qu’un échange de propositions écrites et orales a bien eu lieu entre 2013 et 2014 avec tous les partis politiques, y compris ceux qui ne sont pas représentés à la Chambre basse. Il a même précisé qu’au total, 28 partis politiques ont été associés à ce dialogue et que 107 amendements, dont 52% émanent par l’opposition et 48% par la majorité, ont été proposés et acceptés.
Pour plus de précisions, Draiss a relevé que dans le cadre de la nouvelle loi organique, le limogeage du président du Conseil régional et des membres de son Bureau ne relève plus des attributions du ministère de l’Intérieur, mais c’est une décision qui sera désormais du ressort exclusif de la justice.
Mais l’opposition ne l’entend pas de cette oreille. Pour le député de l’USFP, Saïd Chbaâtou ce projet de loi est en contradiction avec celui d’autonomie adopté pour les provinces du Sud et ne cadre même pas avec la régionalisation élargie. Les députés de l’opposition reprochent aussi à l’exécutif, le retard pris dans la préparation des textes législatifs et réglementaires en rapport avec les prochaines échéances électorales. Le gouvernement, suggère Chbaâtou, aurait dû présenter un code contenant toutes les lois relatives aux élections au lieu de se contenter de présenter des lois organiques séparées.
A signaler que la Commission de l’Intérieur a repris ce mercredi 18 mars, ses travaux interrompus suite au retrait le 9 mars denier, des groupes de quatre partis de l’opposition (USFP,PAM,PI et l’UC) qui protestaient contre la méthodologie et l’approche adoptée en solo par l’exécutif durant la phase de préparation des lois électorales. C’est une intervention du ministre de l’Intérieur qui les a fait revenir à la table des discussions.