Vainqueur des législatives du 1er novembre dernier, Benjamin Netanyahu, déjà Premier ministre entre 1996 et 1999, puis entre 2009 et 2021, a présenté hier jeudi dans la matinée son équipe ministérielle aux députés, avant de remporter dans l’après-midi par une faible majorité de 63 élus sur les 120 du Parlement un vote de confiance, et de prêter serment.
Benjamin Netanyahu a nommé l’ex-ministre du Renseignement Eli Cohen à la tête des Affaires étrangères. Bezalel Smotrich de « Sionisme religieux » et Itamar Ben Gvir de « Force juive » se voient respectivement confier les colonies en Cisjordanie et la police israélienne, dont des unités opèrent aussi dans ce territoire palestinien occupé depuis 1967 par Israël.
Benjamin Netanyahu a défini les principaux objectifs de son gouvernement comme « contrecarrer les efforts de l’Iran pour se doter d’un arsenal nucléaire » et « assurer la supériorité militaire d’Israël dans la région », tout en « élargissant le cercle de la paix » avec les pays arabes.
Inculpé pour corruption dans plusieurs affaires, le chef du Likoud avait été chassé du pouvoir en juin 2021 par une coalition hétéroclite avant de promettre un retour aux affaires. Il a réussi son pari de former le gouvernement le plus à droite de l’histoire d’Israël.
Le Premier ministre s’est allié avec les formations d’extrême-droite « Sionisme religieux » et « Force juive », favorables à l’annexion d’une partie de la Cisjordanie, et le parti « Noam » ouvertement anti-LGBT.
Mais ce nouveau gouvernement suscite déjà de vives inquiétudes. La procureure générale Gali Baharav-Miara a récemment dit craindre des réformes réduisant le pouvoir des juges et une « politisation des forces de l’ordre » qui « porterait un coup sérieux aux principes les plus fondamentaux de l’Etat de droit ».
Et le chef d’état-major de l’armée Aviv Kochavi s’est dit inquiet de la création d’un second poste de ministre, celui de Bezalel Smotrich, au sein même de la Défense pour superviser la gestion civile de la Cisjordanie.
Des centaines de personnes, dont plusieurs arborant le drapeau arc-en-ciel ou faisant état de sympathies à l’égard des Palestiniens ont manifesté hier jeudi devant le Parlement contre le nouveau gouvernement.
Dans la foulée de la dernière guerre Hamas/Israël en mai 2021 et des violences récentes en Cisjordanie, les plus graves depuis la Seconde Intifada entre 2000 et 2005, la crainte d’une escalade militaire est bien présente.