L’agence météorologique nationale (AEMET) a annoncé hier lundi, que l’Espagne a connu en 2022, son année la plus chaude enregistrée depuis au moins 1916, date des premières données disponibles, devant 2017 et 2020.
L’agence a souligné sur Twitter que c’était la première fois que la température moyenne annuelle dépassait les 15°C, avec près de 15,5°C. Les 14,5°C ont été dépassés cinq fois depuis 2011, alors que cela n’était jamais arrivé avant cette date.
L’AEMET a établi rétrospectivement les températures annuelles moyennes entre 1916 et 1961 à partir de mesures isolées et de modèles statistiques. L’agence estime que c’est la première fois que deux saisons consécutives dans une même année, l’été et l’automne, ont été les plus chaudes de la série.
L’Espagne a été frappée en 2022, comme une partie de l’Europe, par plusieurs vagues de chaleur caniculaire pendant l’été, marqué par des incendies d’une amplitude inégalée, une surmortalité et un niveau élevé de sécheresse.
Les estimations de surmortalité d’un Institut de santé publique attribuent la mort de près de 4 744 personnes en Espagne à la chaleur au cours de l’été 2022. D’après le système européen d’informations sur les incendies de forêt (EFFIS), l’Espagne a aussi vu plus de 300 000 hectares réduits en cendres par les incendies en 2022, soit le pire bilan depuis le début des mesures en 2000.
Dans son bilan provisoire, l’AEMET avait noté que, en prenant en compte les pluies enregistrées jusqu’au 15 décembre, 2022 est la troisième année la plus sèche de la série historique, avec seules 2005 et 2017 qui avaient reçu moins de précipitations.
La tendance des fortes chaleurs semble se poursuivre en ce début d’année, avec des records de température enregistrés dans plusieurs villes du nord du pays le jour de l’an.
Les scientifiques ibériques estiment que la multiplication des vagues de chaleur est une conséquence directe de la crise climatique et des émissions de gaz à effet de serre augmentant à la fois leur intensité, leur durée et leur fréquence.