Dans un entretien au quotidien israélien Haaretz, le Premier ministre palestinien, Mohammed Shtayyeh a alerté sur le fait que «les sanctions financières israéliennes vont causer l’effondrement de l’Autorité palestinienne».
Vendredi, le gouvernement israélien a imposé à l’Autorité palestinienne une série de sanctions, dont la plus contraignante concerne les finances de l’Autorité palestinienne.
En tant que puissance occupante, l’Etat hébreu perçoit les taxes sur les biens et les marchandises qui entrent dans les Territoires palestiniens, soit quelque 250 millions de dollars par mois. Israël reverse ensuite les deux tiers de ces fonds à l’Autorité palestinienne. Le gouvernement israélien impose désormais une sanction financière de près de 40 millions de dollars aux Palestiniens.
Le nouveau gouvernement israélien va également prélever 37,3 millions d’euros de ce qu’il perçoit pour le compte de l’Autorité palestinienne, pour les octroyer à des familles de victimes d’attaques palestiniennes.
Il retiendra aussi d’autres fonds perçus pour l’Autorité palestinienne proportionnels à ceux que celle-ci a versé en 2022 aux familles des Palestiniens emprisonnés en Israël pour avoir commis des attaques anti-israéliennes, et aux familles de ceux morts en menant des attentats anti-israéliens ou lors de heurts avec l’armée israélienne en Cisjordanie.
Dans un communiqué, le ministre israélien des Affaires étrangères, Eli Cohen déclare que ces mesures «visent à faire comprendre qu’Israël fera payer le prix de toute tentative de (lui) nuire sur la scène internationale».
Mohammed Shtayyeh, qui rappelle que les Palestiniens qui vivent sous occupation et dépendent en grande partie de l’aide internationale, accuse Israël de leur refuser toute forme de lutte, même la plus pacifique.
Israël reproche aux responsables palestiniens d’avoir mené contre lui une véritable offensive diplomatique aux Nations unies sur la question de l’occupation israélienne des Territoires palestiniens. Les Palestiniens ont réclamé que la Cour internationale de justice statue sur la légalité de l’occupation de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est.
Adoptée deux jours après l’investiture du nouveau gouvernement israélien, la résolution, non contraignante, appelle aussi Israël à mettre fin à la colonisation juive en Cisjordanie et exhorte la Cour internationale de justice à déterminer « les conséquences juridiques de la violation persistante par Israël du droit du peuple palestinien à l’autodétermination ».