Le gouvernement observe un silence embarrassé face à la pression des syndicats qui lui ont lancé un ultimatum d’une semaine pour répondre à leurs revendications, salariales en particulier, alors que la date du 1er mai approche à grands pas.
UMT, CDT et FDT- courant Azzouzi, ont annoncé jeudi dernier que la Commission de la mobilisation des trois centrales se tenait prête à toute forme de protestation. Une manière pour les trois syndicats de bien faire comprendre leur détermination au chef de l’exécutif. En attendant, les dirigeants des trois syndicats proposent à Benkirane une réunion, la semaine prochaine, pour discuter de la réponse définitive du gouvernement à leur dossier revendicatif.
En tête des revendications des syndicats figurent la revalorisation des salaires à hauteur de 20%, ainsi que la baisse de l’Impôt sur le Revenu (IR) afin de réduire la pression fiscale sur les bas salaires.
Abdelilah Benkirane risque même d’être sérieusement acculé si les deux autres syndicats, l’UGTM et la CDT- courant Fatihi, mettent à exécution leur décision de se joindre aux trois autres centrales pour infléchir la position de l’exécutif. A l’issue de leur réunion du 31 mars, les deux syndicats avaient assuré qu’en l’absence d’un véritable dialogue social, elles n’hésiteraient pas à « faire du slogan de l’unité une réalité ». L’objectif est « de contrer l’offensive acharnée du gouvernement contre les droits et acquis des classes laborieuses ».
Jusqu’à présent, les sessions successives du dialogue social ont ressemblé à un dialogue de sourds. Face aux dirigeants syndicalistes qui exigent l’augmentation des salaires pour compenser la hausse des prix et la cherté de la vie, le gouvernement met en avant la priorité de la réforme du régime de retraite.
Toutefois, les observateurs estiment qu’à l’approche du 1er mai, Benkirane pourrait se voir obligé d’assouplir sa position en faisant quelques sacrifices. Reste à savoir lesquels.