La conférence-débat et d’information consacrée aux attaques hostiles du Parlement européen contre le Royaume, tenue mercredi à la Chambre des Représentants, a été riche en révélations sur la capacité de nuisance de certains eurodéputés qui se servent de cette institution pour attaquer le Maroc de manière organisée, comme l’a affirmé Lahcen Haddad, président de la commission parlementaire mixte Maroc-UE, qui a fait état de 112 questions et 18 tentatives d’amendements hostiles au Maroc soulevées au sein du PE en 2022.
Pour lui, le Maroc n’a de problèmes ni avec l’Union Européenne ni avec ses différentes structures, mais plutôt avec des députés connus pour leur hostilité envers le Maroc, qui ont profité de la crise liée à la corruption au PE, pour créer un climat de peur au sein de l’Institution législative européenne, en la poussant à porter atteinte à l’image et à la réputation du Maroc dans les médias et à voter des résolutions hostiles au Royaume.
Les menées de certaines parties au sein du PE contre le Maroc relèvent de l’ingérence dans les affaires intérieures des Etats, s’est indigné pour sa part, le président de la Chambre des Représentants, Rachid Talbi Alami.
« Cette ingérence ne repose pas sur des principes ou des valeurs, mais elle est motivée par des intérêts conjoncturels et menée par des lobbies qui s’activent davantage avec la hausse des prix de l’énergie », a-t-il souligné.
Elle s’inscrit aussi à contre-sens du partenariat Maroc-UE, qui embrasse des questions stratégiques pour l’avenir, à commencer par la lutte contre le terrorisme, la gestion des flux migratoires et la réponse aux dérèglements climatiques, dans lesquelles le Maroc assume de grandes responsabilités, a précisé Talbi Alami.
Parlementaires, représentants de la société civile, experts et juristes qui ont participé à cette conférence-débat ont affirmé que le Maroc, qui dispose de tous les moyens garantissant les droits de l’Homme, n’est pas tenu de fournir un certificat de bonne conduite en la matière.
Il s’agit d’une situation aberrante de deux poids deux mesures de la part du Parlement Européen, qui accueille à bras ouverts la terroriste du polisario Sultana Khaya, laquelle s’affiche effrontément Kalachnikov à la main, au moment où ce même PE fait la sourde oreille à Khadijatou Mahmoud, victime de viol de la part du chef du polisario, Brahim Ghali.
Au sujet de l’affaire Pegasus, Me Olivier Baratelli, avocat du Royaume auprès des tribunaux français a, pour sa part, souligné qu’aucun élément technique n’avait pu mettre en lumière les accusations “fantaisistes” portées contre le Maroc sur l’utilisation présumée du logiciel.
«Le Maroc est de manière évidente victime, depuis longtemps, d’une tentative de déstabilisation internationale », a-t-il assuré.
« Depuis 18 mois, nous attendons toujours le moindre commencement de preuve de ces accusations fantaisistes », a fait observer Me Baratelli, relevant que deux juges d’instruction ont été désignés sur des plaintes de différentes personnes, qui accusent le Maroc d’avoir espionné leurs téléphones, mais « aucun élément technique ne vient mettre en lumière ces accusations ».
« Aucun des plaignants n’a été en mesure de fournir son téléphone et d’apporter la preuve que le logiciel l’aurait infecté », a ajouté l’avocat français, dans une vidéo projetée lors de cette conférence-débat qui fait suite à la décision des deux Chambres du Parlement de « reconsidérer » les relations avec le PE, en rejetant dans la foulée toute « ingérence » dans les affaires du Maroc.
La Chambre des Représentants a aussi annoncé la création d’une commission ad-hoc composée de représentants des deux Chambres du Parlement, consacrée à la réévaluation des relations avec le PE.
De son côté, l’expert informatique judiciaire français David Zenaty, a appelé à « la plus grande prudence » vis-à-vis du rapport d’Amnesty international (AI) accusant le Maroc d’avoir utilisé le logiciel espion Pegasus, précisant que les éléments techniques fournis par AI ne permettent, en aucun cas, d’identifier ou de localiser l’utilisateur de ce logiciel.
« Il faut être extrêmement prudent » vis-à-vis des accusations faites par cette ONG internationale et relayées par un certain nombre de médias, a souligné David Zenaty, expert depuis 1985 auprès de la Cour de cassation et de la Cour pénale internationale.