Dans un entretien accordé à Emile Magazine, Nicolas Lerner, directeur général de la sécurité intérieure (DGSI), a évoqué les menaces nombreuses et diverses, de l’ultradroite au « terrorisme sunnite » en passant par les ingérences étrangères, qui planent sur la France.
Nicolas Lerner a considéré que le « risque d’attentat projeté a très significativement diminué depuis 2014 », mais estime qu’il « n’a malheureusement pas disparu », entre la résilience du groupe Etat islamique en Syrie et en Irak, ainsi qu’au Sahel et en Afghanistan dans des contextes de dégradation sécuritaire. Dans le même temps, Al-Qaïda et ses filiales demeurent dynamiques.
Comme beaucoup de démocraties occidentales, la France est exposée à la menace de l’ultradroite, suprémaciste, accélérationniste, qui connaît une « montée de la radicalité », y compris dans les actions.
Et en ce qui concerne les tensions internationales, Nicolas Lerner estime que la France est exposée à de nombreuses actions d’espionnage ou d’ingérence, dans un contexte « où de nombreux Etats font le choix de faire prévaloir leurs intérêts avant tout, au mépris des règles du droit international et au prix d’une agressivité accrue ». Particulièrement en ce qui concerne la guerre en Ukraine, le patron de la DGSI a souligné l’utilisation de « l’arme de la désinformation » pour tenter de « fragiliser la solidarité » de l’Europe envers Kiev.
Nicolas Lerner a enfin précisé qu’il était établi que certains services étatiques s’appuient sur des groupes criminels pour conduire leurs actions ou récupérer de la donnée. Si le responsable n’a cité le nom d’aucun pays, la Russie, la Chine ou l’Iran ont été mis en mis en lumière dans diverses affaires récentes.