Protestations antigouvernementales sous surveillance en Afrique du Sud

La police et les forces armées ont été déployées lundi en Afrique du Sud en raison de l’appel à un blocus national lancé par le parti des Combattants pour la Liberté économique (EFF), lequel a fait ressurgir le spectre des violences sanglantes de 2021.

Cette formation politique de gauche radicale avait demandé aux Sud-Africains de paralyser le pays et appelé à la démission du président Cyril Ramaphosa, estimé incapable de résoudre divers problèmes, dont le manque d’emploi, la pauvreté croissante et une profonde crise de l’électricité. 

L’appel des EFF avait ravivé le souvenir de la série d’émeutes et de pillages ayant causé plus de 350 morts en juillet 2021. Ces troubles avaient été initialement provoqués par l’emprisonnement de l’ex-chef d’Etat sud-africain, Jacob Zuma, mais étaient aussi le reflet d’un contexte socio-économique tendu.

Au final, il n’y a eu que quelques milliers de protestataires qui ont répondu à l’appel lundi. Environ 5.000 manifestants se sont réunis à Pretoria, moins de 200 au Cap et une manifestation s’est également déroulée au KwaZulu-Natal, province située dans le sud-est du pays, d’après un communiqué officiel.

Certains établissements scolaires et certains commerces sont restés fermés par mesure de prudence, fier lundi. Mais « le pays n’a pas été mis à l’arrêt», s’est réjouit Vincent Magwenya, le porte-parole du président sud-africain, précisant que «la forte présence et la visibilité des forces de l’ordre ont permis d’éviter la pagaille et l’anarchie qui menaçaient».