Le Parlement britannique approuve une mesure clé sur l’accord post-Brexit pour l’Irlande du Nord

Les députés britanniques ont approuvé hier jeudi, une mesure essentielle de l’accord conclu entre Londres et Bruxelles pour l’Irlande du Nord post-Brexit, une issue qui marque une large victoire du Premier ministre, Rishi Sunak face à certains conservateurs, dont ses prédécesseurs, Boris Johnson et Liz Truss. 

La mesure appelée frein de Stormon, du nom du bâtiment abritant le Parlement nord-irlandais, a été approuvé à une très large majorité de 515 voix pour et 29 contre. Elle permettra aux députés de la province de bloquer l’application de nouvelles règles commerciales votées à Bruxelles et susceptibles de s’appliquer en Irlande du Nord. 

Avec ce vote, Londres espère pouvoir avancer dans la mise en place du nouvel accord conclu avec Bruxelles, baptisé «cadre de Windsor», et signé début mars entre le Premier ministre Rishi Sunak et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. 

Il espère aussi pouvoir débloquer la crise politique qui paralyse l’Irlande du Nord depuis près d’un an, le parti unioniste DUP boycottant les institutions locales pour protester contre le statut de la province depuis le Brexit. 

Ce vote est également une victoire pour Rishi Sunak et signe la perte d’influence au sein du parti conservateur de ses membres les plus eurosceptiques, très critiques envers la volonté de Sunak d’apaiser ses relations avec l’Union européenne. 

Mais si son issue laissait peu de doute, la majorité des conservateurs et l’opposition travailliste ayant annoncé soutenir l’accord avec Bruxelles, le vote a réveillé les divisions au sein du parti conservateur sur l’application du Brexit, et 22 de ses députés se sont prononcés contre le texte. 

En Irlande du Nord, le protocole nord-irlandais sur les dispositions du Brexit dans la province britannique, négocié dans le cadre du Brexit, était fortement critiqué par le parti unioniste DUP, très attaché à l’appartenance de la province au Royaume-Uni. 

Le cadre de Windsor modifie ce protocole, mais ne satisfait toujours pas le DUP, qui estime qu’il n’offre pas de garanties suffisantes en matière de souveraineté de la province vis-à-vis des règles européennes. 

Une douzaine de députés conservateurs eurosceptiques réunis au sein du Groupe pour la recherche européenne (ERG) avait mardi fermement critiqué le texte et l’absence d’un vote sur l’ensemble du cadre de Windsor.