L’Iran et l’Arabie saoudite normalisent leurs relations diplomatiques

Après des années de tensions entre les deux puissances du Moyen-Orient, l’Iran et l’Arabie saoudite ont officialisé lors d’une rencontre ce jeudi à Pékin, la réouverture de leurs représentations diplomatiques dans un délai de deux mois.

Les ministres des Affaires étrangères saoudien, Fayçal ben Farhane et iranien, Hossein Amir-Abdollahian se sont rencontrés ce jeudi à Pékin pour mettre en œuvre la normalisation des relations entre les deux pays. 

Selon le ministère iranien des Affaires étrangères, les deux responsables «ont négocié et échangé des opinions en mettant l’accent sur la reprise officielle des relations bilatérales et les mesures à prendre en vue de la réouverture des ambassades et des consulats des deux pays ». 

Ce rapprochement entre l’Iran et l’Arabie saoudite devrait leur permettre de rouvrir leurs ambassades d’ici la mi-mai, et de mettre en œuvre des accords de coopération économique et de sécurité signés il y a plus de 20 ans. 

Il devrait être formellement célébré à l’occasion d’une visite du président iranien, Ebrahim Raïssi à Ryad, à l’invitation du roi Salmane d’Arabie saoudite, un déplacement prévu après le ramadan vers la fin du mois d’avril. 

L’Arabie saoudite et l’Iran ont surpris le monde en annonçant le 10 mars dernier, vouloir rétablir leurs relations diplomatiques dans les deux mois, à l’issue de pourparlers menés secrètement en Chine. 

La conclusion en mars dernier, d’un accord à Pékin, marque l’engagement croissant de la Chine au Moyen-Orient, alors que le pays restait jusque-là perçu comme réticent à s’impliquer dans les dossiers épineux de la région. 

Le climat de détente entre l’Iran et l’Arabie saoudite pourrait avoir des répercussions sur plusieurs conflits régionaux, notamment en Syrie et au Yémen, où les deux pays soutiennent des camps opposés. Des experts pensent aussi que l’accord entre les deux pays pourrait remettre en question la domination traditionnelle au Moyen-Orient de Washington, ennemi juré de l’Iran. 

De son côté, Israël, allié des Etats-Unis et autre adversaire de l’Iran, redoute des répercussions sur les Accords d’Abraham, le processus de normalisation qu’il a lancé avec certains pays arabes. Téhéran a déjà rétabli des relations diplomatiques avec les Emirats arabes unis et le Koweït ces derniers mois. Le processus est engagé avec Bahreïn et l’Egypte pourrait leur emboîter le pas.