Rebond des défaillances d’entreprises en France, au premier trimestre 2023

Une étude du cabinet spécialisé «Altares» a révélé hier lundi qu’avec la fin des aides publiques post-Covid, les défaillances d’entreprises en France, dont le nombre avait fortement baissé durant la pandémie, ont retrouvé au premier trimestre 2023 leur niveau d’avant-crise. 

Le cabinet a dénombré 14.317 procédures collectives ouvertes depuis le début de l’année, soit une augmentation des défaillances «de près de 44% par rapport au premier trimestre 2022». Les PME-ETI ont enregistré à elles-seules 1.125 défaillances, soit un «niveau jamais vu depuis 2015». 

Plus nombreuses, les TPE (Très Petites Entreprises) de moins de dix salariés comptent pour 92% du total des défaillances. Les très jeunes entreprises ont affiché une bonne résistance, avec une « sinistralité » en baisse de 21% sur un an. 

Tous les secteurs sont concernés par la hausse des défaillances. La restauration enregistre son pire volume de défaillances depuis 2016, avec une hausse de 62% sur un an, tandis qu’elles ont bondi à un plus haut de dix ans dans l’agroalimentaire avec une envolée de 86% sur un an. 

La construction est également rattrapée par l’envolée des défaillances, avec une hausse de 44% sur la même période. Elles progressent également de 38% dans l’industrie manufacturière. 

Les experts d’Altares attribuent la reprise des défaillances d’entreprises à la fin des mesures gouvernementales d’aides aux entreprises, tandis que la dette Covid, notamment les prêts garantis par l’Etat, « pèse davantage dans un contexte économique défavorable ». 

Altares s’attend à 55.000 défaillances d’entreprises sur l’ensemble de cette année. De son côté, la Banque de France a comptabilisé 45.120 défaillances d’entreprises entre avril 2022 et mars 2023, contre 30.285 un an plus tôt. 

Selon le cabinet, les défauts du premier trimestre menacent 59.000 emplois, dont 12.000 pour le seul groupe privé de maisons de retraite Orpea qui a été placé le mois dernier en procédure de «sauvegarde accélérée» devant la justice commerciale.