Camps de Tindouf: Le blocage d’un camion de carburant de contrebande révèle de nouvelles formes de lutte contre le polisario

Des groupes de jeunes sahraouis des camps de Tindouf ont mené une audacieuse opération contre un camion qui se livrait à la contrebande de carburant et qui appartient à un haut dirigeant du polisario, dénommé Salem Labsir, le bras droit du chef du mouvement séparatiste, Brahim Ghali, dans une opération qui révèle la nouvelle forme de lutte menée par la population des camps contre le Front soutenu par l’Algérie.

Pris en flagrant délit de contrebande de carburant, habituellement revendu dans les pays voisins, le camion est l’un des sept autres camions-citernes appartenant à Salem Labsir. L’opération a été largement médiatisée par le groupe de jeunes, qui a filmé le camion pour dénoncer les pratiques de contrebande et de vol sévissant dans les camps, et qui ne servent qu’à enrichir les chefs du polisario avec la bénédiction des dirigeants algériens.

Ce scandale a placé la direction du polisario dans une situation très embarrassante, l’amenant à chercher à dissimuler l’affaire par tous les moyens. Après avoir échoué à persuader les jeunes de rendre le camion, les chefs du front séparatiste ont eu recours à la force en lançant une vague d’arrestations contre les jeunes opposants sahraouis.

L’opération marque un tournant dans la lutte de la population sahraouie dans les camps de Tindouf, en territoire algérien, contre la tyrannie du polisario. Organisés en groupes, les jeunes ont déjà été très actifs lors du dernier congrès du mouvement séparatiste, en dénonçant les méthodes des services algériens pour maintenir les mêmes individus à la tête du polisario. D’autres groupes avaient empêché les représentants du Front séparatiste d’organiser des activités de propagande dans plusieurs pays.

Cette nouvelle forme de résistance de la populaire des camps contre le polisario est la conséquence de sa lassitude après un demi-siècle à attendre l’intervention de la communauté internationale pour mettre fin à ses souffrances sur le sol algérien.

Elle intervient aussi après de longues années de tyrannie du polisario, qui interdit toute forme de libre expression ou de déplacement en dehors des camps, avec la complicité de la junte algérienne.