Dialogue social : le nouveau face-à-face Benkirane – Syndicats

Le dialogue social qui reprend difficilement ce mercredi est toujours suspendu à la question controversée de la réforme de la CMR, le chef du gouvernement insistant pour en faire l’unique point à l’ordre du jour, au moment où les syndicats revendiquent un examen des autres régimes de retraite également et, surtout, l’augmentation des salaires.

dialogue-social-marocAprès plusieurs mois de désaccords sur le contenu du dialogue social, Abdelilah Benkirane tentera donc de convaincre les dirigeants des principales centrales syndicales. Les arguments du chef de l’exécutif sur l’urgence de trouver une solution à la Caisse marocaine des retraites ne figurent toutefois pas dans les priorités des principaux syndicats.

L’UMT, la CDT et la FDT, invitées au dialogue de ce mercredi, tiennent la dragée haute à un Benkirane déterminé à boucler la réforme de la caisse des pensions civiles avant la fin de l’année. Et si le gouvernement est pressé par la situation de la CMR, menacée de faillite en l’absence d’une profonde restructuration, les syndicats aiment à rappeler que la faute en incombe aux pouvoirs publics eux-mêmes.

Le bras de fer de fer entre Benkirane et les syndicats s’était même traduit par une forme de protestation sans précédent lorsque l’UMT, la CDT, la FDT et l’UGTM ont boycotté les défilés du 1er Mai dernier. C’est manifestement pour combler ce fossé que le chef du gouvernement a décidé de se montrer plus conciliant.

En lieu et place de l’augmentation des salaires exigée par les syndicats, Benkirane compte user d’un substitut: proposer une baisse des impôts sur le revenu en relevant l’imposition au-dessus du seuil actuel de 3000 DH. Les observateurs estiment toutefois qu’il faudrait davantage au chef du gouvernement pour séduire des syndicats démontés contre sa politique de dialogue qu’ils considèrent allant dans un seul sens.