Le géant américain des semi-conducteurs Micron accusé en Chine, de défaillances de sécurité

Le régulateur chinois du cyberespace a annoncé dimanche que les produits du fabricant américain de semi-conducteurs Micron Technology ne répondaient pas aux critères de sécurité réseau et qu’ils seraient interdits aux opérateurs d’infrastructures clés. 

Dans un communiqué, l’organisme chinois a indiqué que les puces informatiques de Micron « présentent des problèmes potentiels pour la sécurité des réseaux relativement sérieux, ce qui pose un problème majeur à la sécurité des chaînes d’approvisionnement et affecte la sécurité nationale de la Chine». 

Il a appelé les entreprises travaillant avec des données sensibles, qui vont, dans l’entendement des autorités chinoises, des entreprises de transport à celles de la santé, à arrêter d’acheter ses puces. 

Basé dans l’Idaho, dans le Nord-ouest des Etats-Unis, Micron est le quatrième fabricant mondial de semi-conducteurs avec une part de marché de 20 à 25% de l’industrie des DRAM (puces de mémoire vive). 

Environ 10% des 30,8 milliards de dollars de chiffre d’affaires du groupe en 2022 provenaient de Chine. Mais, selon les analystes, une grande part des produits Micron vendus en Chine est achetée par des fabricants étrangers et il est difficile de savoir si la décision de dimanche concerne aussi les ventes à des groupes étrangers. 

Les sanctions chinoises contre Micron sont le dernier épisode dans la guerre que se livrent les Etats-Unis et la Chine dans le domaine des semi-conducteurs. 

Secteur hautement stratégique, les micropuces font vivre l’économie mondiale moderne, puisqu’elles se retrouvent dans tous types d’appareils électroniques, tels que les ampoules LED, les machines à laver, les voitures ou les Smartphones. 

Pékin a déjà dépensé ces dix dernières années, des milliards de dollars pour sa propre industrie de semi-conducteurs, afin de ne plus dépendre des importations étrangères pour ses puces électroniques. En 2021, la Chine a importé pour plus de 430 milliards de dollars de semi-conducteurs, plus que ce que le pays dépense pour le pétrole.

Et au nom de la « sécurité nationale », Washington avait annoncé en octobre 2022 de nouveaux contrôles à l’exportation des semi-conducteurs pour limiter l’achat et la fabrication par Pékin de puces haut de gamme « utilisées dans des applications militaires ».