Immigration : L’ex-Premier ministre français Edouard Philippe suggère la renégociation de l’accord de 1968 avec l’Algérie

L’ex-Premier ministre français, Edouard Philippe a remis en cause ce lundi dans une interview accordée au journal «L’Express», l’accord franco-algérien de 1968 portant la gestion des flux migratoires et sur la base duquel l’entrée, le séjour et l’emploi des ressortissants algériens en territoire français sont organisés suivant des règles dérogatoires au droit commun.

Sur certains aspects de cet accord, estime l’ancien Chef de l’exécutif français, les citoyens algériens sont privilégiés comparativement aux autres étrangers notamment en matière de regroupement familial. En revanche, sur d’autres points, ils sont défavorisés, notamment en ce qui concerne les étudiants, a relevé Edouard Philippe qui parle d’une  «immigration du fait accompli», en suggérant une possible renégociation dudit accord.

Cette disposition légale, a-t-il dit, «détermine complètement le droit applicable à l’entrée et au séjour des ressortissants algériens, avec des stipulations qui sont beaucoup plus favorables que le droit commun. C’est une particularité très nette », assurant qu’«aucun ressortissant d’un autre Etat ne bénéficie de tels avantages ».

«Bien entendu, il y a des relations historiques extrêmement puissantes entre la France et l’Algérie, mais le maintien aujourd’hui d’un tel dispositif avec un pays avec lequel nous entretenons des relations compliquées ne me paraît plus justifié», a souligné l’ancien chef du gouvernement français.

Au cours de cette interview, Edouard Philippe a dénoncé une «immigration du fait accompli» en France, mettant en avant «une accélération très forte de l’augmentation du nombre d’étrangers» depuis le début des années 2000. 

«La provenance géographique des étrangers, elle aussi, a changé», avec une proportion plus importante de personnes d’origine maghrébine et subsaharienne, a-t-il enfin fait remarquer.