Ahmed Khalil, l’un des conseillers les plus proches du chef du Polisario, n’a plus donné signe de vie depuis six ans. Aujourd’hui, son fils Rachid impute la responsabilité de cette disparition tragique à Mohamed Abdelaziz et aux services secrets algériens qui lui ont tendu un piège à Alger.
A l’origine de l’enlèvement de ce cadre du mouvement séparatiste animé par l’Algérie, sa contestation de la ligne suivie par Mohamed Abdelaziz. L’opposition de plus en plus manifeste d’Ahmed Khalil aux abus subis par la population sahraouie dans les camps de Tindouf, a visiblement précipité sa disgrâce aux yeux des hauts gradés du DRS algérien.
Les services de l’énigmatique général Toufik ont alors agi suivant leur terrible modus operandi. Ils ont attiré le responsable sahraoui à Alger, loin des camps sahraouis de Tindouf, pour animer une rencontre sur les Droits de l’Homme. Ce sera la dernière apparition en public d’Ahmed, qui serait âgé de 62 ans s’il est encore en vie.
Aujourd’hui, après six ans d’attente angoissée, la famille d’Ahmed Khalil sort de son silence pour dénoncer une disparition qui a toutes les apparences d’une liquidation. Son fils s’est tourné vers les médias internationaux. « Ce que nous demandons, c’est la justice », a déclaré Rachid Khalil à l’agence espagnole Europa Press.
Ce cri de détresse lancé par la famille Khalil qui demeure toujours bloquée dans les camps placés sous le contrôle stalinien du Polisario, fait suite à d’autres tentatives visant à éclaircir le sort du disparu. En 2014 à Genève, le Groupe de travail de l’ONU sur les disparitions forcées ou involontaires (GTDFI) avait été saisi de ce cas humanitaire.
Il s’agit à présent pour les ONG internationales des droits de l’Homme de faire pression sur l’Algérie pour révéler le sort réservé à ce dissident sahraoui devenu encombrant.