Israël décroche un gros contrat d’armement en Allemagne

Sous l’égide des Etats-Unis, Israël a conclu un accord avec l’Allemagne lui permettant l’acquisition du système israélien de défense antimissiles Arrow 3, pour un montant de 3,5 milliards de dollars, a annoncé le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant, précisant qu’il s’agit du «contrat de défense le plus important de l’histoire d’Israël». 

Yoav Gallant a indiqué que le contrat final devrait être signé d’ici fin 2023 après son approbation par les parlements allemand et israélien, avec une première livraison attendue fin 2025. 

Développé par l’industrie israélienne, « Israel Aerospace Industries » (IAI) en collaboration avec le constructeur d’avions américain Boeing, le système anti-missiles de longue portée Arrow 3 est un dispositif destiné à intercepter des engins au-dessus de l’atmosphère avec une portée qui pourrait aller jusqu’à 2.400 kilomètres, une prouesse qui jusque-là était l’apanage de la France. Il a été conçu pour faire face aux capacités grandissantes des adversaires régionaux d’Israël tels que l’Iran et la Syrie. 

Après l’invasion russe de l’Ukraine il y a un an et demi, l’Allemagne a décidé de réinvestir en masse dans son armée, la Bundeswehr. Selon les données officielles, un fonds spécial de 100 milliards d’euros a été créé pour sa modernisation, dont les deux-tiers seront engagés d’ici fin 2023. 

L’Allemagne veut se doter d’un nouveau système de défense aérien dans le cadre de son réarmement et a lancé en octobre dernier le projet « bouclier du ciel européen », qui vise à combler les failles de la défense européenne révélées par la guerre en Ukraine. 

Ce projet s’appuie sur les systèmes antiaériens Iris-T allemands pour la défense antiaérienne de courte portée, sur le Patriot américain pour la moyenne portée sur l’américano-israélien Arrow-3 pour la longue portée. 

Le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius a précisé sur son compte X (ex-Twitter) que le projet est censé être intégré dans le bouclier de défense de l’Otan. Mais ce projet, auquel 17 pays se sont ralliés, est contesté au niveau européen, notamment par la France, qui estime qu’il aurait fallu privilégier des équipements européens.