Le patron du groupe Wagner tué dans un crash d’avion en Russie

L’agence russe du transport aérien et un ministère russe ont annoncé que le patron du groupe paramilitaire russe Wagner, Evguéni Prigojine à l’origine d’une rébellion en juin, son adjoint et huit autres personnes, dont trois membres d’équipage, sont présumés morts dans le crash d’un avion privé qui s’est écrasé hier mercredi au Nord-ouest de Moscou pour des raisons non encore identifiés. 

Selon le ministère russe des Situations d’urgence, l’avion privé d’Embraer Legacy qui effectuait un vol entre Moscou et Saint-Pétersbourg s’est écrasé près du village de Kujenkino, dans la région de Tver, au nord-ouest de Moscou. 

L’agence Rossaviatsia a confirmé que le chef des mercenaires de Wagner, Evguéni Prigojine se trouvait à bord de cet avion qui appartenait à la société MNT-Aero, spécialisée dans l’aviation d’affaires, de même que son bras droit, Dmitri Outkine. 

Dans un communiqué, le Comité d’enquête russe a indiqué qu’une enquête a été ouverte pour « violation des règles de sécurité du transport aérien », précisant qu’«une équipe d’enquêteurs a été envoyée sur les lieux pour établir les causes de l’accident». 

Mykhaïlo Podoliak, un conseiller de la présidence ukrainienne, a sous-entendu que le patron du groupe Wagner, dont les éléments sont  présents dans plusieurs pays d’Afrique, entre autres, la Centrafrique, le Mali ou encore la Libye, aurait pu être éliminé par le Kremlin, suite à sa rébellion contre l’état-major de l’armée russe sur le front ukrainien. 

De son côté, le porte-parole du gouvernement français, Olivier Véran a estimé ce jeudi que « des doutes raisonnables » existaient sur « les conditions » du crash aérien. 

Evguéni Prigojine a été à l’origine en juin d’une rébellion dirigée contre l’état-major russe et le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, menée par ses hommes, qui ont brièvement pris le contrôle de sites militaires dans le sud de la Russie avant de se diriger vers Moscou. Le président russe Vladimir Poutine avait qualifié Prigojine de « traître », sans prononcer son nom. 

En plein conflit avec l’Ukraine, Prigojine avait rapidement renoncé à cette mutinerie qui avait pris fin le soir du 24 juin avec un accord prévoyant son départ en Biélorussie, tandis que ses combattants pouvaient l’y rejoindre, intégrer les rangs de l’armée russe régulière ou retourner à la vie civile. Malgré son statut de paria, Evguéni Prigojine semblait aller et venir en Russie, jusqu’à participer quelques jours après sa révolte à une réunion au Kremlin. 

En Ukraine, Evguéni Prigojine s’était illustré lors de la longue et sanglante bataille pour Bakhmout, dans l’Est, où ses hommes recrutés, notamment dans les prisons russes, ont pris le contrôle de cette ville en mai dernier au prix de lourdes pertes du côté russe. 

C’est lors de cette bataille que ses malentendus avec les hauts responsables militaires russes s’étaient envenimés, Prigojine les accusant d’incompétence et de ne pas lui livrer assez d’armes et de munitions.