Le ministère chinois des Affaires étrangères a fustigé dans un communiqué l’enquête européenne sur les subventions des voitures électriques chinoises, affirmant qu’elle « aura un impact négatif sur les relations économiques et commerciales entre la Chine et l’Union européenne ».
De son côté, la Chambre de commerce chinoise de l’Union européenne a exhorté Bruxelles à ne pas recourir à ce qu’elle considère comme « des outils commerciaux unilatéraux pour bloquer les véhicules électriques chinois dans l’Union européenne et augmenter leurs coûts ».
L’Union européenne a lancé une enquête anti-subventions sur les voitures électriques chinoises, la Commission européenne considérant que la subvention de ces véhicules peu onéreux pourrait nuire au marché européen en créant une concurrence déloyale.
La mesure a été annoncée mercredi dans son discours sur l’état de l’union par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen qui appuyé la justification de cette enquête en rappelant ce que les subventions publiques chinoises avaient coûté aux entreprises européennes du secteur de l’industrie solaire.
Cette enquête porte sur toutes les voitures électriques produites en Chine, et pourrait donc toucher des constructeurs non locaux comme Tesla ou même des firmes européennes comme BMW ou Renault.
Elle va durer au total 13 mois et sa conclusion être connue à l’automne 2024. L’enquête doit finalement permettre de voir s’il sera nécessaire d’imposer ou non en rétorsion des droits de douane plus élevés aux véhicules électriques chinois.
Mais la question est loin de faire l’unanimité parmi les Vingt-Sept. La France, qui tente de réindustrialiser le secteur automobile et investit dans la fabrication électrique, poussait ces derniers mois pour que l’Union européenne s’affirme davantage face aux pratiques jugées protectionnistes de la Chine. D’autres pays membres qui misent davantage sur le commerce international, comme l’Allemagne, craignent toutefois de froisser Pékin.
Selon les chiffres donnés par la Commission européenne, les ventes de voitures électriques chinoises représenteraient actuellement 8% du marché du vieux continent, un chiffre destiné à passer à 15% à l’horizon 2025.