Le gouvernement vénézuélien du président Nicolas Maduro et l’opposition ont annoncé qu’ils se retrouvent ce mardi à Bridgetown, à la Barbade, pour reprendre les négociations, gelées depuis près d’un an, pour tenter de sortir le pays de la grave crise économique et politique qu’il traverse.
Washington, qui devrait participer aux discussions, s’est félicité de cette annonce et un communiqué du département d’Etat a indiqué que « les Etats-Unis continueront leurs efforts pour unir la communauté internationale en soutien au processus de négociation mené par les Vénézuéliens ».
Les experts estiment que les discussions à la Barbade pourraient déboucher sur un accord dans lequel, en échange d’un allègement des sanctions, les primaires de l’opposition de dimanche prochain seront garanties, un calendrier électoral pour 2024 établi, les prisonniers politiques libérés et les inéligibilités prononcées contre des opposants revues.
L’opposition n’a pas reconnu la réélection du président Maduro en 2018 lors d’un scrutin largement considéré comme frauduleux et non reconnu par de nombreux pays. L’année suivante, Washington a renforcé contre Caracas des sanctions imposées par la première fois en 2015 en raison de la répression brutale de manifestations antigouvernementales.
Le pouvoir et l’opposition, soutenue par de nombreux pays dont les Etats-Unis, ont entamé des négociations au Mexique en août 2021 après des tentatives avortées en 2018 en République dominicaine et en 2019 à la Barbade.
Le processus avait été suspendu en octobre de la même année à la suite de l’extradition vers les Etats-Unis de l’homme d’affaires Alex Saab, accusé de blanchiment d’argent et d’être un homme de paille du président Maduro.
Après une brève reprise, elles avaient de nouveau été rompues en novembre 2022 après que le gouvernement de Maduro ait conditionné le dialogue au déboursement de trois milliards de dollars de fonds vénézuéliens gelés à l’étranger et administrés par les Nations unies.
Les négociateurs pro-gouvernement avaient également exigé la fin des sanctions financières imposées par les Etats-Unis, dont un embargo sur le pétrole récemment assoupli, et l’Union européenne, tandis que l’opposition réclamait des garanties solides en vue de l’élection présidentielle de 2024, par laquelle le président Maduro entend briguer un troisième mandat.