Hamid Chabat est-il en train de jouer ses dernières cartes à la tête de l’Istiqlal ? Déstabilisé par sa retentissante chute dans son fief électoral de Fès, le bouillonnant chef du parti de la balance multiplie les gaffes en attendant d’être fixé sur son sort par le Conseil national (le Parlement du parti), qui se réunit le 17 octobre prochain.
De nombreux Istiqlaliens en veulent à leur secrétaire général, mais pas uniquement à cause de la bataille perdue de Fès, le 4 septembre. Les sautes d’humeur et les déclarations à l’emporte-pièce ont fini par embarrasser jusqu’aux plus fidèles soutiens de Chabat au sein du vieux parti nationaliste.
Beaucoup n’arrivent pas à saisir l’incroyable volte-face du chef du parti. En décidant brutalement de quitter l’opposition et d’apporter un « soutien critique » à la majorité et au PJD, Chabat a coupé les ponts avec plusieurs membres au sein même du Comité exécutif. Une décision contre laquelle se sont rebellés certains membres parmi les plus influents du parti, qui ont refusé de suivre ses consignes de vote contre le PAM.
Le retournement est d’autant moins compris par les troupes de l’Istiqlal que Chabat était, il y a encore peu, l’un des pourfendeurs les plus excessifs du parti islamiste, dont il chargeait le dirigeant Abdelilah Benkirane de tous les maux.
Certes, le Comité exécutif, réuni vendredi, a fait part de sa solidarité avec son chef face au ministre de l’Intérieur, qui aurait accusé Chabat de chantage dans l’élection pour la région de Fès-Meknès. Mais le malaise est évident dans les rangs du vieux parti nationaliste.
C’est dans ce sens qu’il s’agit de déchiffrer l’annonce par Chabat de son intention de présenter sa démission au Conseil national, l’instance décisionnelle du parti, prévu le 17 octobre prochain, et de convoquer le Congrès général pour début 2016.