Berlin demande pardon pour ses crimes coloniaux en Tanzanie

En visite en Tanzanie, le président allemand, Frank-Walter Steinmeier, a «demandé pardon» pour les crimes commis sur place par son pays à l’aube du 20è siècle. 

Alors que l’histoire coloniale allemande est demeurée peu connue pendant longtemps, ce passé est de plus en plus dévoilé depuis une décennie, ce qui a notamment poussé Berlin à reconnaître le génocide commis en Tanzanie.

« Je m’incline devant les victimes de la domination coloniale allemande. Et en tant que président allemand, je voudrais demander pardon pour ce que les Allemands ont fait subir ici à vos ancêtres », a-t-il déclaré au cours d’un passage au musée consacré à la révolte du peuple Maji-Maji, dans l’actuel territoire tanzanien.

En « Afrique de l’Est », nom de l’ancienne colonie qui était sous la domination du gouvernement allemand des années 1880 à 1918, entre 200.000 à 300.000 personnes ont été massacrées de 1905 à 1907. 

Frank-Walter Steinmeier a milité pour un travail commun sur cette triste mémoire et s’est engagé à restituer à la Tanzanie des restes humains qui se trouvent toujours sur le territoire outre-Rhin.

Au cours de sa visite en Tanzanie, le président allemand s’est entretenu avec les descendants du chef Songea Mbano, un leader de la rébellion à l’époque coloniale qui a été pendu et décapité par les colons allemands en compagnie de 66 de ses combattants. 

Sa succession recherche toujours son crâne, probablement emporté par la suite en Allemande et déposé dans un musée ou dans une collection ethnologique, à l’instar de nombreux squelettes d’Afrique pendant la période coloniale, pour être examinés.