Le premier opérateur mobile en Ukraine paralysé par une cyber-attaque massive

L’Ukraine vient d’ouvrir une enquête sur la cyberattaque massive qui frappe depuis hier matin tout le pays et paralyse particulièrement le réseau Kyivstar, le plus grand opérateur de téléphonie mobile dans le pays. 

La Russie est fortement suspectée par les enquêteurs qui font état d’actes de «haute trahison», de sabotage et d’«atteinte à l’intégrité territoriale de l’Ukraine», pays qui est confronté depuis bientôt deux ans à l’invasion russe. 

Les autorités de Kiev affirment que plusieurs entreprises stratégiques sont visées par des attaques coordonnées de groupes de hackers. Kyivstar, premier opérateur de communications mobiles d’Ukraine avec 24 millions d’usagers sur téléphone et un million de foyers équipés en Wi-Fi selon les données de septembre dernier, a vu hier matin son réseau être entièrement paralysé et son infrastructure informatique «partiellement détruite» par ce qui s’apparente à une cyber-attaque massive. Selon l’entreprise, l’attaque a entraîné la perte de la connexion mobile et de l’accès à Internet dans une partie de la base d’abonnés. 

Les terminaux de paiement par carte de Privat, la première banque du pays, ont été mis hors service, créant la pagaille dans les commerces et les services. 

Monobank, une banque sur téléphone portable très prisée, est également sous attaque DDOS (attaque par déni de service), tandis que plusieurs sites d’institutions ou d’universités sont attaqués par des pirates. Dans une dizaine de localités de la région de Kiev et à Soumy, ville située près de la frontière russe dans le nord-est, la cyberattaque a neutralisé les sirènes d’alerte aérienne qui se mettent en marche lors des bombardements russes. 

A la télévision nationale, Oleksandre Komarov, le Président-Directeur Général de Kyivstar, qui appartient à l’opérateur de télécommunications mobiles Veon, coté à la bourse d’Amsterdam, a parlé d’un «acte de guerre». 

Les services de renseignement ukrainine (SBU), dont les spécialistes se trouvent au siège de Kyivstar, déclarent soupçonner les services spéciaux cyber du renseignement militaire russe d’être derrière cette attaque d’envergure. En riposte, la direction principale du renseignement ukrainien aurait piraté le service fédéral des impôts de la Fédération de Russie.