L’Iran accuse Israël et les Etats-Unis d’être derrière l’attentat qui a fait au moins 95 morts au Sud de l’Iran

Mohammad Jamshidi, un conseiller politique du président iranien, a accusé sur X, Israël et les Etats-Unis d’être derrière l’attentat qui a fait au moins 95 morts hier mercredi dans le sud de l’Iran, alors que le département d’Etat américain a jugé « absurde » toute suggestion d’une implication des Etats-Unis ou d’Israël dans ce drame. 

Une double explosion a eu lieu près de la mosquée Saheb al-Zaman, où se trouve la tombe du général Soleimani, à Kerman, dans le sud du pays, alors qu’une foule compacte de représentants du régime et d’anonymes s’y trouvait pour une cérémonie commémorant la mort il y a quatre ans de celui qui était l’architecte des opérations militaires iraniennes au Moyen-Orient. 

Selon l’agence de presse officielle IRNA, une première explosion est survenue à 700 mètres de la tombe du général Soleimani et la seconde un kilomètre plus loin. Irna avait évoqué dans un premier temps un bilan de 103 morts, la télévision d’Etat faisant état de 211 blessés, dont certains dans un état critique. 

Le ministre iranien de la Santé, Bahram Eynollahi a ensuite révisé à 95 le nombre de personnes tuées, expliquant que certains noms « avaient été enregistrés deux fois ». 

Le gouvernement iranien a décrété ce jeudi « journée de deuil national » après cette attaque qui est la plus meurtrière dans le pays depuis 1978, quand un incendie criminel avait fait au moins 377 morts dans un cinéma d’Abadan. 

Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei a promis une «réponse sévère» à l’attentat. Qualifiant cet acte d’« odieux et lâche », le président Ebrahim Raïssi a dû annuler un déplacement prévu ce jeudi en Turquie. 

L’attaque, qui n’a pas été revendiquée dans l’immédiat, survient dans un contexte régional très tendu depuis le début du conflit en octobre entre Israël et le Hamas à Gaza, et au lendemain de l’élimination d’un haut responsable du mouvement palestinien Hamas, dans une frappe israélienne près de Beyrouth. 

Un haut responsable américain a affirmé sous couvert de l’anonymat, que l’attentat « ressemble à une attaque terroriste, le genre de chose que Daech a fait dans le passé ». Ennemi juré de l’Iran, Israël n’a pas commenté l’attentat. 

L’Iran a été déjà le théâtre d’attaques et d’attentats à la bombe qui ont fait des dizaines de morts, dont un bon nombre a été revendiqué par des groupes qualifiés de terroristes par Téhéran. 

En 2019, un attentat suicide contre un bus des Gardiens de la révolution, revendiqué par le groupe djihadiste Jaish al-Adl, avait occasionné la mort de 27 soldats iraniens dans le sud-est du pays.